Réné Bagoro Ministre burkinabè de la Justice, des Droits Humains et de la Promotion Civique, Garde des Sceaux.

36è SESSION ORDINAIRE DU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME : DÉCLARATION DU BURKINA FASO

Genève, le 12 septembre 2017

Monsieur le Président du Conseil des droits de l’homme,

Monsieur le Haut-commissaire aux droits de l’homme,

Mesdames et messieurs les Chefs de délégation,

Excellences, mesdames et messieurs,

L’honneur me revient en ce jour de m’adresser à vous dans le cadre de cette 36e Session du Conseil des droits de l’homme au nom de mon pays, le Burkina Faso. J’adresse mes félicitations à Monsieur le Président pour le formidable travail réalisé à la tête du Conseil. Je n’ai pas de doute que sous votre conduite nous aboutirons à des résultats probants à la fin de cette session.

Mes félicitations et encouragements vont également à l’endroit du Haut-commissariat aux droits de l’homme, sous le leadership de Monsieur Zeid Ra’ad Al HUSSEIN, dont l’engagement constant et la détermination permettent de relever les défis majeurs en matière de  promotion et de protection  des droits de l’homme, en s’attaquant à des questions à la fois urgentes et complexes dans un monde en perpétuelle mutation et hélas traversé par de graves crises.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Mon pays demeure préoccupé par l’actualité des conflits armés à travers le monde et en particulier en Syrie, au Yémen, en Libye et au Myanmar. Ces conflits, faut-il le rappeler, occasionnent de graves violations de droits humains et de flux massifs de populations. Le Burkina Faso salue l’engagement de la communauté internationale à œuvrer pour soulager la souffrance de ces victimes des conflits armés et fonde l’espoir que les différents efforts permettront de trouver une solution politique et une sortie de crise durable dans les meilleurs délais. Il ne ménagera aucun effort pour soutenir toutes les initiatives en faveur de la paix dans les régions en proie aux conflits. Mon pays note d’ailleurs avec satisfaction les processus de résolution des conflits qui ont produit des résultats notamment en Colombie ou au Mali. Dans ce dernier pays, le Burkina Faso, fidèle à ses habitudes d’initiative pour la paix, est impliqué dans les opérations de soutien à la paix aussi bien dans leur volet policier que militaire. Il fonde l’espoir que les initiatives seront poursuivies et renforcées par la communauté internationale en vue d’aboutir à une paix définitive.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Le terrorisme est une autre question très préoccupante de l’heure. Le Burkina Faso, pour en avoir été victime comme beaucoup d’autres pays, mesure ses conséquences multidimensionnelles.

C’est l’occasion pour moi de réitérer la reconnaissance du peuple Burkinabè à tous ceux qui soutiennent et accompagnent notre pays dans sa lutte contre ce fléau. Je lance un appel à tous pour une mutualisation des efforts en vue de neutraliser  ces  groupes  terroristes dont les ambitions sordides et macabres sont aux antipodes des aspirations de paix, de tolérance et de développement durable de nos nations respectives. C’est dans cette dynamique qu’il faut situer l’initiative lancée par cinq pays du Sahel, appelée G5 Sahel, pour lutter contre le terrorisme. Le Burkina Faso, qui a totalement adhéré à cette initiative, veillera en accord avec les autres pays membres au respect des droits humains par les éléments des forces armées qui seront déployés dans ce cadre.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Conscient que l’effectivité des droits de l’homme passe nécessairement par une coopération avec les mécanismes de protection et de promotion des droits de l’homme, le Burkina Faso a souscrit à l’Examen périodique universel (EPU).

C’est dans cette logique que, le 22 avril 2013, il s’est soumis au second cycle de l’EPU. Les recommandations qu’il a acceptées ont constitué une source d’inspiration dans la poursuite de son action nationale en faveur des droits de l’homme. Le processus pour le passage au troisième cycle qui aura lieu en 2018 avance normalement.

Par ailleurs, au cours de l’année 2016, mon pays a présenté ses rapports au Comité contre la disparition forcée, au Comité des droits de l’homme et au Comité des droits économiques, sociaux et culturels. Ainsi, le Burkina Faso déploie les moyens qui sont à sa portée pour respecter ses obligations conventionnelles, ce qui marque son engagement pour une collaboration franche et fructueuse avec les mécanismes internationaux relatifs aux droits de l’homme.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Sur le plan interne, le Burkina Faso a pris ces dernières années un certain nombre de mesures qui s’inscrivent dans la droite ligne de la mise en œuvre des recommandations formulées par les mécanismes internationaux et dont l’objectif est de construire un Etat démocratique dans lequel les droits de l’homme sont promus et respectés.

Au nombre des institutions mises en place, je peux citer le Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale. Les membres du Haut Conseil ont la lourde tâche de faire en sorte que les filles et fils du Burkina Faso se réconcilient définitivement. Et pour cela, ils ont à leur charge l’étude et l’élucidation de plus de 5000 dossiers relatifs à des présumés crimes et autres violations graves des droits de l’homme à caractère politique de 1960 à 2015.

En outre, conscient que le dialogue inter-religieux est le ferment nécessaire à la consolidation de la cohésion sociale, le Burkina Faso s’est doté d’un Observatoire National des Faits Religieux. Cette structure a pour objectifs, entre autres, de promouvoir la tolérance et le dialogue inter-religieux, de renforcer les capacités des leaders religieux et des animateurs des médias confessionnels et laïcs.

Par ailleurs, dans le cadre de la prévention et de la gestion des conflits communautaires, il a été créé l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC). Sa mission est de fédérer les actions des différents intervenants aussi bien publics que privés en vue d’une résolution structurelle des conflits communautaires.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Au plan normatif, 32 nouveaux textes législatifs ont été adoptés depuis 2013. Ces textes assurent la protection des droits catégoriels et des défenseurs droits humains, garantissent l’indépendance de la justice, répriment les violations des droits humains et organisent la prévention et la lutte contre la corruption aux plans administratif et judiciaire.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Le Burkina Faso, sous le leadership de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, a adopté une démarche planifiée pour son développement. C’est ainsi qu’il s’est doté d’un Plan national de développement économique et social (PNDES) sur la période 2016 -2020. Ce plan constitue le référentiel national de mon pays en matière de développement. Sa mise en œuvre effective permettra d’atteindre des résultats probants sur le plan économique et social, et contribuera sans nul doute à la réalisation des droits fondamentaux au bénéfice de la population.

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

Le Burkina Faso demeure convaincu que le Conseil des droits de l’homme est la tribune appropriée pour discuter de la situation des droits de l’homme et le lieu obligé pour notre introspection en ce qui concerne les défis dans le domaine des droits de l’homme. C’est pourquoi, je réaffirme l’engagement de mon pays pour la promotion et la protection des droits de l’homme aussi bien au Burkina Faso que dans le monde entier. Mon pays espère pouvoir contribuer à ce forum de dialogue par le partage d’expériences et la coopération.

Je vous remercie de votre attention et souhaite plein succès aux délibérations.

 

Monsieur René B. BAGORO, Ministre de la Justice, des Droits humains
et de la Promotion Civique, Garde des Sceaux

Source:sig.bf

19 septembre 2017

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