Paul Kaba THIEBA, EX-premier ministre burkinabè des 1er ,2 e et 3è gouvernements du régime du président du Faso,Roch Marc Christian Kaboré.Il a prêté serment le 12 juillet 2019 en qualité de directeur général de la Caisse des dépôts et de consignations du Burkina Faso.

Bilan à mi-parcours du PNDES:le discours du Premier ministre Paul Kaba THIEBA le 11 mai 2018

Discours

Avant tout propos, permettez-moi d’adresser mes vœux de bonne fête de l’ascension aux fidèles chrétiens et de souhaiter la cordiale bienvenue à toutes et à tous, à la présente session du Comité national de pilotage du Plan national de développement économique et social (PNDES). Cette revue est consacrée à l’examen et à l’adoption du rapport de performance 2017, de la matrice et du tableau de bord de suivi des réformes stratégiques et des investissements structurants.

Je voudrais, ici, saluer la présence effective de nos partenaires au développement, notamment les Partenaires techniques et financiers, les représentants de la société civile et du secteur privé, signe de l’excellence des relations de partenariat que nous entretenons.

Les participants habituels à nos sessions se rendront compte de la présence d’une catégorie d’acteurs de mise en œuvre du Plan, à savoir des Présidents de conseils de collectivités. Leur présence parmi nous est l’aboutissement du processus visant à mieux aligner l’action du gouvernement sur les priorités des populations à la base. Ce processus qui a conduit à l’élaboration de contrats d’objectifs entre l’Etat et les collectivités territoriales, se parachèvera par la signature desdits contrats entre les Gouverneurs, représentants l’Etat et les Présidents de conseils régionaux et les maires. Ainsi, la fin de notre session sera consacrée au lancement du processus, avec la signature de contrats d’objectifs entre chacun des treize Gouverneurs de région et deux Présidents de conseils de collectivités de sa circonscription administrative.
Je demeure convaincu que ces contrats d’objectifs nous permettrons de relever rapidement le défis du transfert des ressources budgétaires aux collectivités territoriales. La part du budget alloué à celles-ci passera alors de 4,65% en 2015 à 15% en 2020.

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes assises et table

Mesdames et Messieurs,

Il me plait de rappeler que l’exercice de ce matin qui nous donne l’opportunité d’apprécier les performances à fin décembre 2017 et les perspectives d’action 2018-2020 de la mise en œuvre du PNDES nous permettra de prendre des décisions pertinentes afin de corriger les insuffisances constatées et d’accélérer le rythme de mise en œuvre. Certaines de ces décisions nous ont été proposées par le Comité technique national qui s’est réuni en session annuelle ordinaire, le 11 avril dernier.

Distingués invités
Chers participants,

Par rapport au bilan de la mise en œuvre du PNDES en 2017, en dépit d’un contexte particulièrement éprouvant marqué par des attaques aux frontières Nord et Ouest et dans la capitale, Ouagadougou, ainsi que par une avalanche de revendications sociales, des résultats très encourageants ont été réalisés.

Sur le plan de l’économie prise dans sa globalité, la reprise économique amorcée en 2016 s’est consolidée. Ainsi, le taux de croissance du PIB réel est ressorti à 6,7% en 2017 contre 5,9% en 2016 et 4% en 2015.

Ces performances macroéconomiques procèdent de la capacité du gouvernement à amplifier ses actions sur tous les fronts pour réaliser les objectifs du PNDES.
Dans le domaine de la réforme des institutions et de modernisation de l’administration (axe 1 du PNDES), les actions conduites par le gouvernement ont permis d’engranger plusieurs acquis en matière de gouvernances économique, politique, administrative et locale.
Ainsi, dans le but de renforcer l’efficacité de la gestion des finances publiques, nous avons basculé dans le budget-programme, comme mode de gestion de nos finances publiques. Cela fait du Burkina Faso, le premier pays de l’UEMOA à s’engager totalement dans cette forme de gestion budgétaire, axée sur les résultats de développement. Nous avons également créé des institutions spécialisées de financement de l’économie à savoir la Caisse des dépôts et consignations, la Banque pour le financement de l’agriculture et déployé le programme Burkina STARTUP et le Programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes qui ont permis d’amplifier l’action des fonds nationaux de financement des initiatives privées.
Avec le renforcement du système judiciaire en personnel, la tenue d’audiences foraines dans plusieurs juridictions, l’assistance juridique aux personnes vulnérables, l’accès à la justice s’est renforcé et le système dont l’indépendance et l’autonomie financière a été consolidée, traite désormais avec de plus en plus de célérité les affaires civiles et commerciales. En outre, nos efforts d’humanisation des prisons ont permis d’améliorer sensiblement les conditions de détention en milieu carcéral.
Nous avons également amorcé la dynamisation des économies locales à travers le lancement et l’entrée en action du Programme national d’appui au développement des économies locales (PADEL) et du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS).

Dans le domaine du développement du capital humain (axe 2 du PNDES), grâce aux efforts d’accroissement des infrastructures de santé, au renforcement du système en équipement, en personnel et à la poursuite de la politique de gratuité des soins en faveur des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes, nous avons amélioré l’accès aux soins et la qualité des prestations des services de santé. A titre illustratif, cela s’est traduit par la réduction de la mortalité maternelle infra-hospitalière pour 100 000 accouchements de 135 décès en 2015 à 120,9 en 2017. Les mêmes performances ont été enregistrées au niveau de la mortalité infantile infra-hospitalière.
Au niveau de l’éducation, l’impact le plus net de nos efforts d’accroissement de l’offre et de la qualité de l’éducation dans tous les ordres d’enseignement et de formation se situe au niveau de l’évolution du taux d’achèvement du post-primaire qui est ressorti en 2017 à 32,95% contre 24,24% en 2016 pour une cible de 30,2%. Quant à la manifestation de notre volonté de faire basculer notre système éducatif vers l’enseignement et la formation technique, elle a été illustrée par l’ouverture dès la rentrée scolaire 2016/2017 des deux premiers lycées scientifiques à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso ainsi que par l’ouverture à la rentrée 2017/2018 de classes préparatoires des grandes écoles d’ingénieurs à l’Université Ouaga I.
Concernant l’eau potable, avec les constructions et les réhabilitations d’infrastructures effectuées, nous avons porté le taux d’accès à cette ressource à 73,4% ; ce qui constitue une performance appréciable au regard de la cible fixée en la matière de 74% en 2017.

L’image contient peut-être : 4 personnes, personnes assises et costume

Des partenaires techniques et financiers  à la session du 11 mai 2018 sur l’évaluation partielle du PNDES à Ouagadougou.

Dans le domaine de la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois (axe 3 du PNDES), les réformes et des investissements réalisés ont eux aussi généré des résultats importants. Grâce aux nombreux barrages réalisés dont 11 nouveaux et 11 réhabilités, nous avons accru de 6 135,35 millions de m3, la capacité de stockage du pays en eau de surface pour une cible fixée en la matière de 6 126,12 m3.

Avec l’achèvement de nombreux chantiers d’aménagement de pistes rurales, nous avons ainsi porté la portion de pistes rurales aménagées à 30,43% en 2017 contre une prévision de 29%.
Si de 2016 à 2017, la proportion des routes bitumées est demeurée constante, elle évoluera très nettement à la réception des 271 km de routes bitumées en cours de réalisation et des 322 autres Km en instance de démarrage.
Dans le domaine de l’énergie, en plus de la libération de la production et du renforcement de la régulation du secteur, nous avons œuvré à accroître la puissance électrique installée, par la mise en service de nouvelles centrales électriques (Zagtouli et Ziga) et avons interconnecté plusieurs localités du pays au réseau de la SONABEL, alimenté en énergie solaire photovoltaïque plusieurs villages, quartiers péri-urbains et infrastructures socio-économiques.
En matière de TIC, nous avons poursuivi notre effort de mise en place de l’infrastructure nécessaire pour accroitre le débit de la bande passante internet en déployant notamment la fibre optique avec l’opérationnalisation du projet Backbone national de télécommunication.
Ainsi, nous avons déployé en deux ans, 688 kilomètres de fibre optique ayant permis de porter le débit de la bande passante à 16 Gigabits par seconde en 2017 contre 6 Gigabits par seconde en 2016.
Enfin, pour la promotion des industries de transformation et l’expansion des services marchands nous avons poursuivi nos efforts en vue d’aménager les zones industrielles et pu faire adopter la loi de promotion des PME/PMI et ses textes d’application et avons lancé l’organe de promotion des PME/PMI, la Commission nationale des PME.

Mesdames, Messieurs,
Au moment où notre pays fait face aux attaques terroristes injustifiées et à des revendications salariales sans fin, ces résultats nous redonnent de l’espoir et témoigne qu’avec plus d’efforts et d’abnégation, nous offrirons au peuple Burkinabè un avenir plus radieux.

Aussi, afin d’optimiser les résultats de la mise en œuvre du PNDES à l’horizon 2020, nous devons rapidement relever les défis sectoriels et transversaux suivants.

Parmi les défis sectoriels, je citerai entre autres : (i) le renforcement des facilités d’entreprendre au Burkina Faso ; (ii) l’accélération de la mise en œuvre des programmes de développement des logements décents ; (iii) l’accélération de l’accès à l’assainissement domestique ; (iv) l’élargissement de l’accès à la formation technique et professionnelle et à l’enseignement supérieur technique ; (v) la gestion des crises conjoncturelles de l’insécurité alimentaire de l’année en cours et de la crise de l’éducation au Sahel.

Parmi les défis transversaux, je voudrais attirer l’attention des membres du Comité de pilotage sur les nécessités d’améliorer : (i) la sélection des prestataires pour la réalisation de nos grands travaux ; (ii) la préparation des grands projets à mettre en œuvre en mode PPP, surtout que le Gouvernement a opté de privilégier ceux qui sont sans incidence notable sur l’endettement du pays ; (iii) l’amélioration de la programmation et du suivi et d’évaluation des actions à mener dans le cadre du PNDES.

Aussi voudrais-je inviter tous nos partenaires à continuer à nous accompagner pour la réalisation des projets et des reformes contenus dans notre Matrice de Réformes Structurelles et d’Investissements Structurants affinée, afin de nous donner plus de chance de réussite dans la mise en œuvre du PNDES.

J’exhorte la présente revue à proposer des décisions claires et précises en vue de relever tous ces défis et d’améliorer la mise en œuvre du PNDES.


Chers participants

Avant de clore mon propos, permettez-moi de remercier tous les participants à cette session statutaire, en particulier les partenaires techniques et financiers, les acteurs de la société civile et du secteur privé qui nous accompagnent dans la réalisation de la noble mission de développement du Burkina Faso.

Je félicite les secrétariats des CSD et des CRD ainsi que le SP/PNDES pour leurs efforts constants qui a permis d’alimenter le dispositif de suivi-évaluation en rapports et autres documents d’appréciation des progrès.

Tout en vous invitant à des échanges productifs, je déclare ouverts les travaux de la session 2018 du Comité national de pilotage du PNDES.

Je vous remercie !

13 mai 2018

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