Une parade de militaires burkinabè le 1er Novembre 2013 à Ouagadougou,lors de la célébration du 53è anniversaire de l'armée nationale.

Burkina Faso :pendant que l’armée pense à sa dépolitisation,la chefferie traditionnelle mène la résistance !

Au Burkina Faso,la question de la dépolitisation de l’armée et de la chefferie coutumière a longtemps constitué une pomme de discorde sans de véritables solutions consensuelles.Si la grande muette s’est gardée jusque là d’avoir des prises de position explicites sur cette problématique,elle s’exprime à présent .

En effet,à l’occasion du premier Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) de la Défense en février 2017,le Chef d’Etat major général des armées,le général Oumarou Sadou pense que l’armée doit être apolitique et se consacrer pleinement à ses missions régaliennes de défense de l’intégrité du territoire national.Dans le contexte sous-régional et international marqué par des menaces terroristes,le commandant en chef de l’armée burkinabè veut galvaniser ses troupes pour que la volonté qui demeure le premier gage de succès, soit la locomotive de l’arsénal.Des dispositions légales ont été prises sur la réglementation militaire dont certains points exigent la démission de l’armée de tout militaire qui veut être un acteur politique.Cependant,au Burkina,comme dans plusieurs pays africains,des militaires qui ont pris goût aux avantages honorifiques et pécuniaires de la politique se retrouvent face à un dilemme .

En ce qui concerne la chefferie traditionnelle,le cœur n’est pas volontiers pour l’option de sa dépolitisation.A ce sujet,un chef coutumier avait déclaré que la chefferie traditionnelle ne va pas vers la politique mais ,c’est plutôt elle qui vient vers la chefferie’’nous ne faisons pas la politique,c’est la politique qui nous fait’’.Quelle lyrisme royal ! En 2017,un parlementaire  burkinabè ,partisan du libre exercice de la politique par les chefs coutumiers ,a quasiment fait une mise en garde contre les engagements velléitaires de ceux qui se hâtent lentement pour l’aboutissement final de la dépolitisation de la chefferie traditionnelle.S’adressant aux politiques d’un ton martial,le député fit comprendre que la dépolitisation de la chefferie serait synonyme de la perte du pouvoir pour les politiques.Une thèse qui n’est pas sans antithèse ! En effet,force est de constater que certains chefs coutumiers du Burkina ont perdu un peu le prestige de leur audience auprès des populations de leur ressort administratif.Si auparavant,beaucoup de citoyens en milieu rural respectaient quasi religieusement les consignes seigneuriaux de votes des chefs coutumiers,de nos jours,la peur des chefs et des fétiches s’est estompée.Les citoyens sont de plus en plus conscients de leur liberté de vote.Même pour les désignations pour les successions aux trônes,certains chefs coutumiers sont confrontés à des contestations de leurs choix qui sont défiés par d’autres membres des familles royales et des communautés. Dans ces conditions,il s’avère difficile que des chefs traditionnels puissent dicter leur loi avec succès sur les hommes politiques partout et toujours.

Par conséquent,pour la dépolitisation effective de l’armée et de la chefferie traditionnelle,chacun ira de son argumentaire.Chacun en aura pour son grade et son gourdin.En définitive,pourvu que la bonne cause soit entendue.Celle de garantir la neutralité de l’armée dans le service de la République et la cohésion sociale incarnée jadis autour des chefs traditionnels rassembleurs,justes devant Dieu et les ancêtres .

Jean KY

Laborpresse.net           22 Février 2017

 

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