Les Armoiries du Burkina Faso.

Burkina Faso :un consensus pour l’adoption de la nouvelle Constitution par référendum en 2019

Commentaire

Les avis de la classe politique burkinabè étaient essentiellement scindés en deux tendances en ce qui concerne le mode d’adoption de la nouvelle Constitution de la cinquième république. D’une part,le parti au pouvoir et alliés ,qui préconisaient la voie parlementaire compte tenu de la situation économique difficile du pays. D’autre part,l’opposition dans une large frange représentée au sein de l’institution du Chef de File de l’Opposition Politique(CFOP),qui,nonobstant la tension économique,estimait que le référendum constitue une base de légitimité populaire pour l’adoption de la nouvelle Constitution.Cette opposition a aussi développé l’argumentaire du Conseil constitutionnel et d’éminents juristes,qui privilégient la voie référendaire.On se rappelle que le Président du Faso ,Roch Marc Christian Kaboré, avait eu des échanges avec les acteurs politiques au cours du second trimestre 2018 ,afin de dégager un consensus sur le mécanisme d’adoption de la Constitution.Le suspense demeurait sur cette question et l’on se demandait ,si le parti majoritaire allait ruer dans les brancards, en adoptant  systématiquement la loi fondamentale à l’Assemblée nationale ,avec sa majorité mécanique.Finalement,le Chef de l’Etat ,à l’occasion d’une interview radio-télévisée sur le bilan à mi-parcours de son mandat quinquennal les 23 et 24 Juin 2018,a précisé que le consensus s’est dégagé pour le référendum constitutionnel programmé pour 2019.Les questions qui se susurrent d’ores et déjà ,seraient de savoir si le président Kaboré voudrait tenter de briguer un troisième mandat à travers des astuces, qui insinueraient qu’il a  le droit de remettre les compteurs à 0 ,à la  faveur de la nouvelle constitution ,pour  5 ans renouvelables une fois, sans tenir compte du quinquennat vécu sous l’ancienne constitution de la 4è république.L’argutie de la non rétroactivité de la loi serait vite exploitée.C’est ce virus qui risque d’infecter le président ivoirien Alassane Ouattara, avec le tollé que cela suscite et qui pourrait faire basculer le pays dans des troubles socio-politiques encore.Espérons que le président Kaboré ,saura tirer leçon de l’insurrection de 2014 ,suite à des querelles constitutionnelles de prolongations indues des mandats présidentiels.

Oscar Félix Diakité

Laborpresse.net            28 Juin 2018

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