Un fermier ivoirien cultive son champ de riz à Agboville, dans le sud de la Côte d'Ivoire. ©ISSOUF SANOGO/AFP

La Côte d’Ivoire déclare la guerre aux pesticides frauduleux

En Côte d’Ivoire, les autorités et chercheurs se sont penchés sur le cas des pesticides frauduleux. Selon les autorités, environ 20% des pesticides utilisés dans l’agriculture dans le pays sont, soit périmés, soit prohibés. Une véritable menace pour l’environnement et la santé. Fin Octobre 2018, des chercheurs venus de toute la Côte d’Ivoire se sont réunis pour les toutes premières journées scientifiques sur la gestion des pesticides dits obsolètes. Ces journées ont permis de présenter un plan d’action.

Porosité des frontières et structures de contrôle fragilisées par dix ans de crise. En conséquence, des tonnes de pesticides obsolètes entrent chaque année sur le territoire ivoirien. Des produits phytosanitaires périmés, contrefaits ou non homologués.

Aux quatre coins du pays, on peut par exemple trouver du DDT, un pesticide cancérigène interdit, comme l’explique Ardjouma Dembele, directeur du Laboratoire national d’appui au développement agricole : « Des produits comme ça, des études ont montré que cela avait plus de 30 ans de vie. Et on dit que ce sont des perturbateurs endocriniens, ça peut rendre stérile. On a fait des études et on a trouvé de l’endosulfan et du DDT dans le lait maternel. »

Outre un poison pour l’homme et l’environnement, ces pesticides menacent l’économie du premier producteur mondial de cacao. Mettre en commun les données récoltées par les différents chercheurs du pays était le but de ces « journées scientifiques ». Elles visaient aussi à présenter le PROGEP-CI, le Projet de gestion des pesticides obsolète. Initié par l’Etat ivoirien et financé par le Fonds mondial pour l’environnement, il doit prendre la mesure de la menace.

« Des chiffres fiables n’existent pas, donc le projet a pris sur lui de lancer un vaste programme d’inventaire des pesticides qu’ils soient homologués ou non homologués. Cet inventaire a commencé depuis six ou sept mois. Le projet a recruté 175 agents du ministère de l’Agriculture qui font se travail sur toute l’étendue du territoire », explique le docteur Mathieu N’Guessan, l’un de ses responsables.

En complément de cet inventaire, des comités départementaux de lutte contre la fraude ont été créés pour notamment saisir les pesticides obsolètes. Puis le PROGEP-CI s’attellera à leur destruction. Le projet s’accompagne également d’un programme de sensibilisation.

Source:rfi.fr

10 novembre 2018

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