La parade de féticheurs de Manga lors du défilé de la fête de l'indépendance le 11 décembre 2018.

Le féticheur de Manga au Burkina Faso qui fait éclore un poussin d’un œuf de sa bouche !

Insolite

Selon la maxime  « des goûts et des couleurs, il ne faut point discuter ».Il n’est pas superfétatoire, d’admettre qu’il en soit de même des croyances ou non, aux forces occultes du fétichisme en Afrique.

Une démonstration magique a été faite publiquement le 11 décembre 2018, dans la ville de Manga, lors de la célébration du 58è anniversaire de l’accession du Burkina Faso à l’indépendance. En effet, une troupe de féticheurs qui participait de façon baroque au défilé festif, se trémoussait et l’un des féticheurs a mis un œuf dans sa bouche qui en est ressorti en poussin. Quelle couveuse occulte !

  La commune de Manga, faut-il le rappeler, communément appelée la cité de l’épervier, a été qualifiée par des parents à plaisanterie ,d’une ville éclairée par l’électricité sans poteau de la Société Nationale Burkinabè d’Electricité(SONABEL).Il s’agit là d’un quolibet, qui fait référence à des sorciers ,qui, dans leur balade nocturne, dégageraient de la luminosité telle des étincelles, qui illuminent le ciel et s’éteignent par intermittence. Mais, avec le progrès dans le développement de la localité, Manga bénéficie de nos jours de l’éclairage électrique via des poteaux SONABEL, qui pourraient déranger les supposés sorciers volants dans leur randonnée vespérale. Cerise sur le gâteau, Manga dispose de voies bitumées, d’eau potable de l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement(ONEA) et même de réseaux de télécommunications (téléphones et internet).Les avantages de la célébration tournante de la fête de l’indépendance dans les régions du Burkina ne sont plus à démontrer. Ils contribuent ainsi à booster le développement socio-économique de ces localités.

Mes parents à plaisanteries mossis sorciers de Manga n’étant pas habitués aux feux tricolores, se comportaient beaucoup comme des daltoniens, ne sachant distinguer les couleurs pour le respect du feu rouge. Sur Facebook, certains internautes n’ont pas manqué d’imagination fertile, pour caricaturer l’épervier de Manga, qui, au lieu d’emporter des poussins, s’en prenait plutôt à un enfant. Une manière de dire que les éperviers de la cité de l’épervier sont d’historiques sorciers. La parenté à plaisanterie constitue une puissante valeur culturelle au Burkina Faso qui permet à des groupes ethniques (au nombre de 70), de plaisanter entre eux à travers railleries, humour et satire sans conflit, dans une ambiance de rires où chacun tente de vaincre son interlocuteur par la force de son humour. Le vaincu se contente de rire ou de fuir les débats.

 Bravo aux habitants et ressortissants de Manga, qui font ainsi leur entrée dans l’ère du développement sans trop de difficulté, surtout que leur chef traditionnel représente une synthèse de la tradition et de la modernité, pour avoir aussi occupé les fonctions de député à l’Assemblée nationale.

Yado  Gnounbondiè KY

Laborpresse.net                23  décembre 2018

 

La parade de féticheurs de Manga lors du défilé de la fête de l’indépendance le 11 décembre 2018.
Caricature de l’épervier qui emporte un bébé.
Le petit poussin magique sorti de la bouche du féticheur à Manga en face d’un pilon qui tient verticalement dans un canari(voir cercle rouge)

Manga by night !

L’image contient peut-être : nuage, ciel et plein air

 

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