Le président ivoirien Alassane Ouattara à Abidjan, le 2 mars 2014.REUTERS/Thierry Gouegnon

Le président ivoirien Alassane Ouattara se défend sur le concept de justice des vainqueurs

Billet

La charité bien ordonnée dit-on, commence par soi-même. Partant de ce principe, le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara n’a pas eu besoin de s’attacher les services d’un avocat. Il est lui-même monté au créneau le lundi 13 avril 2015 sur les antennes de RFI pour une plaidoirie de sa propre cause face aux accusations récurrentes de plusieurs citoyens ivoiriens et du monde qui s’évertuent à lui coller au visage le concept d’une justice des vainqueurs. En effet, le régime du président Ouattara dans le cadre de la spirale de procès des partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo, est accusé à tort ou à raison de mener une justice de vainqueurs, c’est-dire une volonté de son régime de se venger des perdants pro-Gbagbo. Alassane Ouattara s’insurge contre cette connotation en posant la question de savoir s’il existe une justice des vaincus. Pour lui, juger des auteurs de viol, massacres et autres crimes, c’est simplement rendre justice. Le président Ouattara pense même que son régime est tolérant et soucieux des droits humains car, il suppose que si ses adversaires étaient à sa place, ils l’auraient exécuté, lui et un grand nombre de ses partisans. Pour ceux qui connaissent les agissements extrémistes du camp Gbagbo, notamment avec des personnages comme Blé Goudé et Simone Gbagbo,le scénario catastrophe auquel fait allusion Alassane Ouattara était possible. Hélas, dans cette recherche de justice, le camp des rebelles censé proche du président Ouattara ne semble pas assez inquiété. Néanmoins, le président ivoirien, toujours dans un esprit de magnanimité, exhorte les coupables des crimes politiques en Côte d’Ivoire à la repentance dans l’optique d’une éventuelle grâce présidentielle.

Si en Côte d’Ivoire les esprits sont disposés pour la vérité, la justice et le pardon, ce n’est pas le sentiment qui prévaut au Burkina Faso où le concept d’une justice des vainqueurs fait surface sous le régime de transition. Les esprits et les cœurs sont plutôt enclins à la vengeance aveugle et aux règlements de comptes politiques. A la différence de la Côte d’Ivoire dirigée par un seul capitaine assez modéré, le Burkina Faso de la transition ressemble à un navire avec plusieurs capitaines à bord où chacun tire les ficelles selon ses intérêts et en fonction des opportunités. C’est pourquoi, le chemin pour une transition démocratique au Burkina reste parsemé d’embuches avec une certitude pour les incertitudes dans l’avenir.

   Oscar Félix Diakité

Agence de Presse Labor              17 avril 2015


 

 

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