Kethevane Gorjestani, journaliste à France 24, victime de harcèlement à la Coupe du monde de football en Russie (capture d'écran). France 24

Les harcèlements dont souffrent les femmes journalistes sur le mondial

Dernier jour de pause durant le Mondial 2018 de football qui se déroule en Russie, avant le début des quarts de finale. L’occasion d’évoquer les conditions de travail parfois difficiles des journalistes sportives qui couvrent cet événement. Plusieurs d’entre elles dénoncent des cas de harcèlements et d’agressions dont elles ont été victimes lorsqu’elles étaient en direct pour couvrir un match.

Citons le cas d’une consœur de la chaîne de télévision France 24, qui appartient à la même entité que RFI, et qui a dénoncé sur son antenne les difficultés croissantes qu’elle rencontre pour exercer son métier. Kethevane Gorjestani explique qu’il y a deux cas de figure : des supporters qui s’amusent de la situation en voulant embrasser la journaliste sans se rendre compte qu’ils la dérangent, et ceux qui procèdent à des attouchements en toute connaissance de cause alors que cette journaliste est en direct et ne peut se défendre.

Ces situations ne sont pas nouvelles, explique notre consœur, mais elles sont de plus en plus fréquentes. Et ce qui est certainement nouveau, c’est que ces journalistes sont également de plus en plus nombreuses à en parler et à dénoncer ces attitudes. On peut donc évidemment faire le lien avec le mouvement MeToo, qui avait suivi l’affaire Weinstein. Il n’y a pas de statistiques sur ce phénomène, mais manifestement la tolérance pour ces gestes, que l’on qualifie parfois de déplacés alors qu’ils sont en réalité inacceptables ; cette tolérance est en train de baisser, alors que jusqu’à présent, ils étaient peut-être gardés sous silence.

 Autre forme de violence pour les femmes, les commentaires sexistes

Il faut comprendre une chose : la plupart des femmes journalistes qui couvrent ce Mondial 2018 s’occupent des à-côtés de la compétition ; tous les sujets sur les supporters par exemple, sur la fête qui va suivre une victoire, ou sur des sujets d’illustration sur le pays hôte. Les journalistes sportifs, ceux qui couvrent l’aspect strictement footballistique du Mondial, restent encore à une écrasante majorité des hommes. Et il suffit de se rendre en tribune de presse pour s’en rendre compte ; il ne s’y trouve quasiment aucune femme.

Justement, la nouveauté cette année, c’est que dans quelques pays, sur quelques chaînes de télévision, des femmes ont enfin pris le micro pour commenter des matches. C’est le cas en Allemagne, en Suède, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. Résultat : une avalanche de commentaires sexistes sur les réseaux sociaux, et cela même dans des pays qui sont à la pointe du combat pour l’égalité hommes-femmes. Le ballon rond intéresse de plus en plus les femmes, c’est une évidence durant ce Mondial 2018 où les supportrices sont nombreuses. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour que les femmes journalistes puissent exercer leur métier normalement, que ce soit à l’extérieur du stade ou à l’intérieur.

Source:rfi.fr

09 Juillet  2018

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