Des soldats du RSP lors d'une parade.(Photo d'archives)

Neutralité de l’armée burkinabè : vraie préoccupation ou tentative de sabotage de la transition ?

Point de vue

Les joutes oratoires se mènent entre acteurs politiques dans la perspective des élections présidentielles et législatives du 11 octobre 2015 au Burkina. Chacun y va de ses commentaires et arguments. Le Mouvement du Peuple pour le Progrès(MPP) soupçonné par un citoyen du nom de Zoentenga Lazaerius, d’être le parti préféré des militaires, s’en défend à travers la plume d’un de ses militants Mikhael Somda.

 

Dans Le Pays n° 5836 du jeudi 16 avril 2015, un monsieur qui se prénommerait comme ci-dessus, Instituteur à la retraite, se posait la question de savoir si les militaires resteront-ils neutres ou vont-ils chercher à favoriser un des candidats lors des élections d’octobre 2015 ?

Il se trouve que dans son écrit, ce monsieur s’est lancé dans un procès d’intentions en règle, voire un réquisitoire contre le MPP qu’il soupçonne d’être le préféré des militaires pour la présidentielle à venir. Quelles preuves fournit-il ? Aucune. Son article est un tissu d’amalgames (sans fondement) avec les situations passées au Niger et au Mali qu’il dépeint à sa manière. Puis il use d’insinuations, de rumeurs et de ragots comme fondements à ses allégations.

En effet, l’article est truffé de « il paraît », « il est de notoriété publique », « on dit », bref rien de consistant ni de tangible ! Le mode qu’il affectionne est le conditionnel du genre « les leaders du MPP se seraient engagés à conserver certains militaires au pouvoir » ou encore « beaucoup de DG fraichement promus sont connus comme étant proches du MPP », ou « Elle (la transition) va vers de sérieux problèmes si elle laisse s’installer l’opinion selon laquelle elle cherche à favoriser un camp » et enfin, « s’il s’avère vrai que ce deal Zida-MPP existe …». Rien de concret, rien de solide, seulement des allusions malveillantes et le vent de la médisance et de la calomnie dignes des MPP-Phobes dont on lit chaque jour les insanités déversées dans certaines presses. Dénigrer, calomnier, mentir, il restera toujours quelque chose. Tel semble être le credo de ce monsieur et de ses commanditaires.

On se croirait dans les années 1960, 1970 et 1980 où la politique politicienne avait le haut du pavé avec des slogans du genre « ko tir pui » (toi tu cultives et nous on vient partager), utilisé par le RDA pour disqualifier le MLN. Notre brave instituteur à la retraite serait-il de cette génération ? Ceci expliquerait-t-il cela ? L’approche politicienne est en tout cas la même : diaboliser un parti politique que l’on craint, en agitant ses propres fantasmes.

Nous voyons aussi à travers cet écrit les récriminations de certains adversaires politiques qui, hier, tressaient des lauriers au MPP pour avoir osé faire le saut et venir renforcer l’opposition. A croire que l’évolution de la situation nationale et le déploiement du MPP sur le terrain leur ont fait changer d’appréciation et leur font craindre le pire pour eux !

De toute évidence, ce dernier écrit participe d’une campagne de déstabilisation des militants et sympathisants du MPP et de dénigrement du Parti auprès des populations. Sont de ces manœuvres, les allusions aux responsables du MPP qui devraient être concernés par l’opération « mains propres ». Tous les burkinabè ayant géré des biens du peuple doivent être concernés par cette opération, quoi de plus normal redevabilité exige ! De là à indexer particulièrement des personnes (de grande notoriété) alors que soi-même a géré des montagnes de fric sans avoir présenté le moindre quitus n’est qu’hypocrisie et malhonnêteté. Tel semble malheureusement être le sport favori de certains critiques du MPP !

Le pas est franchi lorsque notre écrivain évoque le slogan d’agitation-propagande du parti qui préconise la victoire au premier tour de la présidentielle. Pour lui, cela en rajoute aux soupçons d’une fraude qui serait organisée par les militaires en faveur du MPP. Monsieur, ce slogan, comme tant d’autres que tous les partis lancent chaque jour, a pour objet de galvaniser et de mobiliser les militants et sympathisants du MPP pour qu’ils s’impliquent fortement dans la bataille politique et la conquête des électeurs. Du reste, ce ne sont pas les militaires qui organisent les élections au Faso, mais la CENI. Les partis de l’ex-opposition y sont représentés. De quoi avez-vous peur ? Du dynamisme du MPP ? De sa capacité à trouver des mots d’ordre mobilisateurs ?

La politique est un art où il faut faire preuve d’intelligence et d’ingéniosité, d’imagination saine et de génie créateur. Elle n’est pas une foire d’empoigne où la fin justifie les moyens, parce qu’elle a une éthique. Les élections doivent créer les conditions pour la solution des problèmes du pays, à travers les programmes affichés des candidats. C’est sur ce terrain que doit se déporter le débat. Elles ne sont nullement la continuation des conflits entre les différentes parties. Agiter la peur pour conquérir des électeurs est gros de dangers pour les partisans de cette stratégie et pour le pays.

Les pratiques de ces politiciens nocifs, nouveaux ou anciens, qui veulent créer artificiellement une situation politique nationale trouble et qui prévoient le pire pour notre peuple en cas de leur échec, conduisent à s’interroger sur leurs capacités réelles à diriger le pays et sur leurs qualités d’homme d’Etat. Cela interpelle tous les citoyens à la vigilance, y compris ceux de leur bord.

Tout en affirmant bruyamment soutenir la transition, des personnes travaillent en réalité à son échec et font objectivement le jeu des nostalgiques de l’ancien régime. Les complots et intrigues qu’ils trament, la diffusion de contrevérités, voire les mensonges et les calomnies déversés sur des participants militaires et certains partis politiques de la transition, visent à discréditer le processus et à l’affaiblir. Ils donnent du grain à moudre aux contempteurs de la transition et à toux ceux qui appellent de leurs vœux le chaos dans le pays.

Ce ne sont pas Zida et ses compagnons qui jouent avec le feu mais tous ceux qui tentent de diaboliser le MPP et de susciter, de manière factice, une crise post-électorale.

En tout cas jusque-là, aucune preuve de l’existence d’un parti-pris des militaires de la transition pour le MPP ne peut être brandie. Ni les nominations aux hauts postes (à commencer d’ailleurs par la composition du Gouvernement), ni les actes au quotidien ne confirment une telle tendance !

Les militants et sympathisants du MPP restent sereins parce que leur parti travaille dans la transparence et selon des principes clairs. Ils ne se laisseront pas divertir par les jérémiades et les « prophéties » des oiseaux de mauvais augure. Qu’ils poursuivent le travail d’implantation du parti entrepris depuis plus d’un an pour une victoire éclatante en octobre 2015.

MPP logo

Mikhaël Somda,

Militant MPP de l’arrondissement 6 de Ouaga


 

 

 

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