Niger:l’armée française quitte sa base du nord du pays

L’armée française quitte sa base de Madama, dans l’extrême nord du Niger.  Une base qui comporte des installations et une piste en latérite. Elle a été officiellement « mise en sommeil », selon les termes employés par l’état-major à Paris. Cette base perdue aux confins du Niger, de la Libye et du Tchad était sortie de terre à partir de 2014, pour mieux contrôler les flux de ravitaillements des groupes terroristes. Une base difficile à ravitailler et à entretenir.

Le retrait de Madama confirme le changement de stratégie de Barkhane. Il n’est plus possible d’être partout à la fois et de faire de temps en temps des opérations coup de poing. L’objectif à présent est de concentrer les forces conventionnelles dans la durée sur quelques régions pour obtenir des résultats visibles, en alliant sécurité et développement.

Si Madama était parfaitement placée pour conduire des opérations spéciales dans la région, et pour surveiller les passes de Tummo et de Salvador, par où transitent les trafiquants venant de Libye, c’était une base extrêmement isolée. Elle était ravitaillée par convois depuis le Tchad ou le Niger, ou par avion-cargo militaire, de 5 à 10 jours de piste en plein désert.

Des travaux de forage avaient été lancés en 2015, afin de fournir l’eau sanitaire destinée au camp. Les dernières opérations majeures de Barkhane au départ de Madama remontaient à 2015 (Opérations Kunama 1 à 4).

L’avion-cargo militaire A400M y avait été testé dès 2016 lors d’une campagne d’essais sur terrain sommaire. Un hélicoptère Gazelle y avait été perdu par accident à la même époque.

Les conditions climatiques sont sévères sur place :  température et vents de sable avaient poussé l’armée française à installer des structures temporaires de métal et de textile afin de pouvoir stocker et entretenir le matériel dans des conditions acceptables. Des équipements ont désormais été démontés. Aucun pays européen ne s’est montré intéressé pour partager la base et donc la facture avec les Français.

Si depuis 2017 le maître mot est « d’alléger l’opération Barkhane », avec un volume constant de l’ordre de 4 500 hommes, c’est la technique des vases communicants qui s’applique. L’état-major précise que « compte tenu de l’évolution de la situation, il a été jugé nécessaire de récupérer les moyens disponibles à Madama pour les engager dans le Liptako-Gourma. »

Source:rfi.fr

22 Juillet 2019

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