Descente d'avion du Président du Faso,Roch Marc Christian Kaboré.(photo d'archives)

Problématique des cartes consulaires burkinabè : ce qu’il conviendrait de faire pour allier légalité et légitimité

Commentaire

   Le Congrès pour la Démocratie et le Progrès(C.D.P),est partie intégrante de l’institution du Chef de File de l’Opposition Politique(C.F.O.P).Une entité, qui rejette la modification du code électoral survenue en juillet 2018 et portant suppression de la carte consulaire de la liste des documents autorisés pour le vote des Burkinabè de l’ extérieur. Lors de la tournée du président du CDP,Eddie Komboïgo dans la provine du Passoré en mi-Août 2018,il a expliqué aux militants et sympathisants du parti, les griefs de l’opposition contre le nouveau électoral.Au delà du fait que opposition et majorité tentent de se donner raison dans la guéguerre du code électoral,il sied de voir ce qu’il conviendrait de faire pour allier légalité et légitimité sur la question de la carte consulaire.

En faisant une sorte d’auto-critique,le président du C.D.P, a fait savoir que son parti a tiré leçon de la crise de légalité et de légitimité en 2014, qui a donné suite à l’insurrection populaire.En effet,l’ex-parti au pouvoir(C.D.P) et alliés ,avaient persisté et signé ,que la modification de l’article 37 relatif à la durée du mandat présidentiel,était légale.C’est ainsi que l’Assemblée nationale qui s’apprêtait à entériner cette légalité, a été incendiée le 30 Octobre 2014 par la colère des populations insurgées, qui s’opposaient à cette dérive de tripatouillage de la Constitution.La position de l’ex-majorité ,était certes légale sur cette question mais pas légitime.Ce qui est légal,se définit comme établi par la loi,dont il est conforme.Par contre,ce qui relève de la légitimité,est non seulement reconnu par loi,mais se présente comme juste,équitable,fondé sur la raison.La majorité au pouvoir(MPP) et associés,ont justifié la nécessité de la modification du code électoral pour une question d’équité,car,la carte consulaire biométrique n’existe  qu’en Côte d’Ivoire et au Gabon.Les Burkinabè vivant dans d’autres pays à l’étranger,ne disposent pas de cartes biométriques.Ce souci de la majorité de mettre les Burkinabè sur le même pied d’égalité est juste,légal et légitime en matière de documents d’identification.Malheureusement,cette majorité a crée une cacophonie en voulant trouver des justificatifs à son action qui suscite la polémique.Des voix discordantes dans le sérail du pouvoir ,ont laissé entendre primo que la carte consulaire biométrique en Côte d’Ivoire était sécurisée et fiable au même titre que la Carte Nationale d’Identité Burkinabè(C.N.I.B)et le passeport.Secundo,des acteurs politiques et de la société civile de la majorité ,ont brandi par la suite, des thèses contraires,insinuant que la carte consulaire ne permettait pas d’établir clairement le lien de sang burkinabè ,pour tous les détenteurs.Un troisième son officiel de la majorité qui est venu en rajouter à la confusion ,est celui qui disait que la carte consulaire est fiable et valable comme document d’identification des Burkinabè de l’étranger.Une fois n’étant pas coutume,le président du parti Le Faso Autrement,Ablassé Ouédraogo,a eu une réaction critique très rationnelle, que personne de bonne foi, ne saurait contredire cette-fois ci.Pour lui,si l’on admet que la carte consulaire n’est pas fiable et ne permet pas d’établir la nationalité burkinabè et l’identité réelle de certains de ses possesseurs,cela voudrait supposer que cette carte pourrait être délivrée à des brigands avec l’aval des ambassadeurs.

Comme on peut le constater,c’est la confusion totale sur cette polémique de la carte consulaire.Cela ressemble à la Tour de Babel, où la cacophonie est telle ,que les gens n’arrivent plus à se comprendre par un langage précis.Le véritable problème des politiciens,toute tendance confondue,c’est leur attachement sectaire et fébrile à des intérêts et enjeux électoraux immédiats ,au mépris des conséquences éventuelles sur la paix sociale.Les cartes consulaires biométriques dans les 2 pays censés regroupés un grand nombre de Burkinabè, ont été établies par l’ancien régime du président Compaoré.L’actuelle majorité ,y suspecte des vélléités de votes téléguidés au profit du CDP et alliés, qui s’agitent pour revendiquer le rétablissement de cette carte parmi les documents électoraux .Motif,elle est possédée par beaucoup plus de Burkinabè de la diaspora que le passeport et la CNIB.

Les politiciens, à cause de leurs calculs partisans,ont crée ainsi une situation difficile pour les Burkinabè détenteurs de la carte consulaire ,dont, la nationalité pourrait paraître douteuse auprès des forces de sécurité de leurs pays d’accueil.La légitimité voudrait, que le gouvernement burkinabè œuvre à l’établissement fiable de cartes consulaires, pour les compatriotes dans la plupart des pays africains où cette carte est exigée comme document d’identification plutôt que la CNIB.Pour les pays occidentaux,c’est essentiellement le passeport qui s’avère nécessaire.Si cette carte consulaire revêt une valeur prépondérante sur la CNIB pour l’identification légale de Burkinabè de la diaspora,il en découle donc une légitimité populaire que le gouvernement ne devrait pas feindre d’ignorer. Tout devrait mis en œuvre pour fiabiliser la carte consulaire ,afin qu’elle ne soit pas un répertoire de bandits ,voire  de terroristes ,mais de Burkinabè à la nationalité confirmée.Une fois que cette sécurisation de la carte consulaire sera effective,il faudrait l’inclure de nouveau parmi les documents électoraux ,par une modification du code électoral.La comparaison faite par le président du Faso,Roch Marc Christian Kaboré,n’est pas appropriée Il a précisé ,que les votes de la diaspora malienne et ivoirienne, gravitent autour de 40.000 à 50.000 votants sur des millions de citoyens à l’étranger.Il ne s’agit pas là, d’encourager un vote restrictif de fait, des Burkinabè de la diaspora,mais de donner l’opportunité au maximum possible d’exercer le droit de citoyenneté ,de façon libre.Une vision qui atteste encore davantage ,de la cacophonie communicationnelle au sommet de l’Etat burkinabè, sur des questions sensibles de la vie de la Nation.Il importe de corriger cette maladresse politique ,pour une position concertée et crédible à l’avenir.

Jean KY

Laborpresse.net                          22 Août 2018

 

 

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