Les agents électoraux dans un bureau d'Abidjan, lors du référendum du 30 octobre 2016. © REUTERS/Luc Gnago

Référendum du 30 Octobre 2016 en Côte d’Ivoire: l’enjeu du taux de participation

Quelque 6,3 millions Ivoiriens étaient appelés à se prononcer sur le référendum constitutionnel voulu par le président Alassane Ouattara, le dimanche 30 octobre 2016. Un référendum qui divise puisqu’une bonne partie de l’opposition a appelé à boycotter le scrutin.

Pour l’instant on ne dispose strictement d’aucune communication officielle de la Commission électorale indépendante, qui est restée d’ailleurs très discrète tout au long de cette journée. Tout juste parle-t-on, sous le couvert de l’anonymat, d’une participation timide à la CEI.

Même type d’échos de la part d’organisations de la société civile qui ont plusieurs relais et observateurs dans les grandes circonscriptions. Même si, précise-t-on, certaines zones de votes faibles seront compensées par certaines zones de votes fortes. Reste que sur Abidjan, qui est tout de même le plus gros réservoir d’inscrits, la participation n’a pas paru exceptionnelle pour un tel enjeu.

Des cafouillages

A la mi-journée, le scrutin se déroulait globalement de façon normale, à l’exception de problèmes de deux ordres principaux. L’absence d’une partie du matériel de vote, comme au bureau de Koumassi-Mondon, dans le sud d’Abidjan. Les bulletins et isoloirs étaient bien là, mais pas les enveloppes pour glisser les bulletins dans l’urne.

Quelques pépins aussi avec les tablettes numériques qui sont censés permettre d’identifier les électeurs. Parfois ces tablettes étaient inopérantes comme à Abobo-Marley où RFI s’est rendu à l’ouverture du référendum, vers 8h. Les organisateurs sont donc revenus au vieux bon listing papier pour enregistrer les votants.

Mais tout cela a occasionné évidemment pas mal de retard devant les bureaux et donc un allongement des queues et de l’attente.

Dégradations

Autre problème plus sérieux, c’est celui qui concerne le vol ou la dégradation de matériel, notamment des urnes qui ont été dérobées ou cassées. C’est le cas à Yopougon, quartier Sicogi, quartier Selmer ou encore à Saint-André ou dans d’autres villes de Côte d’Ivoire. Des incidents ont été notamment signalés à Gagnoa, à Duékoué, à Bangolo ou encore à Dabou.

Selon le ministère de l’Intérieur et la Commission électorale indépendante (CEI), ce sont des opposants au scrutin, des partisans du boycott, souvent des jeunes, qui ont tenté de perturber ainsi le vote.

Enfin, des observateurs de la société civile ont été chassés dans certains bureaux de vote, mais cette fois-ci dans le nord du pays, à Ferkessédougou et à Korhogo.

En général les gens s’attaquent aux urnes, au matériel électoral.

Mais selon ces autorités ivoiriennes, ces perturbations seront sans conséquences sur le vote.

Le taux de participation en juge de paix

L’élément déterminant de cette consultation populaire sera le taux de participation, car depuis plusieurs semaines maintenant, l’opposition a appelé au boycott de ce scrutin.

Le Front du refus, qui symbolise l’opposition, n’ira donc pas voter « non », mais préférera marquer sa désapprobation par l’abstention, une abstention qu’elle espère la plus forte possible.

La majorité se trouve face à un double challenge : obtenir le « oui » à la nouvelle Constitution, mais l’obtenir surtout avec un plébiscite. Adama Bictogo, l’un des promoteurs du « oui » pendant la campagne, a confié à RFI espérer un taux de participation d’au moins 40 %. En 2000, il y a 16 ans, lors du précédent référendum pour la Constitution, cette participation avait été de 56 %.

Si le « oui » et la Constitution est adopté, il faudra qu’elle le soit avec un taux de participation important, voire massif, pour prouver que c’est tout le pays qui veut de cette IIIe République.

Source:rfi.fr

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