Le président Macky Sall(à droite) médiateur de la CEDEAO et le général de brigade Gilbert Diendéré pour un compromis pour la sortie de crise au Burkina.

Situation de crise au Burkina :de bonnes intentions annoncées

CHRONIQUE DU DEMI-FOU

  Franchement, l’entrée fracassante d’une kyrielle d’acteurs de la société civile sur la scène politique burkinabè à la faveur de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 a perverti la vie politique nationale. La quasi totalité d’organisations de la société civile(OSC) burkinabè sont en réalité des marionnettes de politiciens extrémistes muent par leurs intérêts personnels plutôt que par la bonne cause générale des populations. Les constats sont éloquents. Pendant les difficultés économiques générales vécues par les citoyens sous la transition, les OSC  étaient des privilégiés qui se nourrissaient de la crise à travers les financements occultes qu’ils obtenaient pour des meetings et marches à travers le pays alors que tout le monde sait que leurs organisations ne disposent d’aucun moyen réel de trésorerie par des cotisations ou autres activités lucratives. Certaines OSC se sont publiquement rendues ridicules pour leurs bousculades pour se faire une forte rémunération au parlement de transition. Il a fallu un tollé et une indignation populaire pour qu’elles révisent leurs ambitions à la baisse. La conclusion générale est tirée que beaucoup d’OSC qui prétendent défendre les intérêts du peuple burkinabè, défendent plutôt la cause de leurs temples politiques. Une situation du genre s’avère génératrice de conflits sociopolitiques à court ou long terme, car vouloir trouver des arguties juridiques pour empêcher les libertés d’une partie de la population et tirer la couverture vers soi pour bénéficier d’avantages, ne peut que créer des frustrations et des règlements de comptes.

   Le manque de modestie des OSC et politiciens

Le prsident béninois Thomas Boni Yayi co-médiateur de l a CEDEAO dans la crise burkinabè invoque l'esprit saint pour apaiser les cœurs des Burkinabè pour une réconciliation.
Le prsident béninois Thomas Boni Yayi co-médiateur de l a CEDEAO dans la crise burkinabè invoque l’esprit saint pour apaiser les cœurs des Burkinabè pour une réconciliation.

  Quand on joue aux pyromanes, il faut admettre au moins que les pompiers interviennent. Les activateurs de la crise politique burkinabè n’ont pas eu la modestie d’admettre l’annonce du président béninois Thomas Yayi Boni comme médiateur de la CEDEAO au Burkina. Sans scrupule, des OSC et politiques ont déclaré que le Burkina n’a pas besoin de cette médiation. La situation ayant dégénéré avec le putsch du 17 septembre 2015, instaurant le régime du Conseil National pour la Démocratie(CND) sous la présidence du général de brigade Gilbert Diendéré,les présidents Thomas Yayi Boni et Macky Sall ont été dépêchés le 18 septembre pour assurer la médiation de la CEDAO au Burkina. Après 2 jours d’intenses pourparlers de paix entre les composantes de la société burkinabè, les médiateurs sont parvenus à calmer les esprits. C’est ainsi que dans la soirée du 19 septembre, le président sénégalais Macky Sall a fait savoir que le fond du problème était lié à un manque de dialogue entre les acteurs de la vie nationale du Burkina. Sur ce point, un déclic est trouvé avec la médiation. Le président béninois Yayi Boni face à la presse s’est transformé en un prophète pour implorer l’esprit saint pour la tolérance et la paix au Burkina, en Afrique et sur la planète toute entière. Il a exprimé un sentiment d’optimisme pour un compromis sur la crise qui devrait être paraphé dans la matinée du dimanche 20 septembre 2015 par les protagonistes de la crise. Interrogé par la presse  pour savoir si ce compromis pour la tenue des élections présidentielles et législatives serait fait avec le gouvernement initial de transition ou le CND,le médiateur béninois a répondu que ce serait avec le président Michel Kafando de la transition à qui la médiation a rendu une visite dans sa résidence surveillée au palais présidentiel. La presse a également demandé au général Diendéré s’il avait l’intention de céder le pouvoir aux civils. Il a répondu que son intention n’a jamais été de s’éterniser au pouvoir et que l’essentiel repose sur un consensus pour des élections inclusives. Un compromis semble donc se dessiner pour cette solution qui permettrait à tous les candidats qui remplissent les conditions administratives de participer aux prochaines élections. Dans ces conditions, le calendrier des élections subira une modification pour permettre les dépôts et la publication des listes définitives des candidats.

   Il importe que les uns et les autres sachent raison gardée. Car, signer un accord et s’adonner par la suite à des actes contraires, plongerait définitivement le Burkina dans une crise durable. Les acteurs d’OSC marionnettes novices de la politique devraient comprendre que la politique est faite de crise  et de consensus. Les arguments bellicistes qui consistent à dire que les USA auraient équipé les forces armées et de sécurité du Burkina pour contrer le Régiment de Sécurité Présidentielle(RSP) ne devraient plus être des thèses à véhiculer. Bien que la France ait une base militaire au Burkina, le président français François Hollande a précisé que l’unité militaire de son pays n’a pas à s’interférer dans la situation de crise au Burkina. Par conséquent, tous ceux qui souhaitent une confrontation militaire au Burkina pour assouvir leurs intérêts égoïstes dans le contrôle de l’appareil d’Etat, sont hors jeux et méritent des cartons rouges. Ils devraient comprendre  que la clandestinité dans laquelle la plupart d’entre eux se sont engouffrés suite au putsch du 17 septembre 2015, est une preuve manifeste que le rapport de force n’est indéfiniment à la faveur d’un quelconque groupe. Les conséquences des derniers affrontements sont pénibles avec une centaine de blessés à l’hôpital Yalgado dans une situation de manque de sang pour les interventions chirurgicales. Alors balle à terre et que les meilleurs triomphent dans les urnes sur la base de leur côte de popularité. C’est cela le meilleur code électoral qui sanctionnera convenablement les uns et les autres.

  Par Demi-Fou

Agence de Presse Labor         20 septembre 2015

DEMI-FOU "le fou est celui qui a tout perdu sauf la raison"
DEMI-FOU
« le fou est celui qui a tout perdu sauf la raison »

www.laborpresse.net
www.laborpresse.net

Share This:

Check Also

Fin de formation de1.498 gendarmes auxiliaires de la promotion YARI ADAMA OUSSE en mars 2024 à GAOUA au Burkina Faso

Commentaire La deuxième vague de la première promotion des gendarmes auxiliaires a été officiellement présentée …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Image CAPTCHA

*

× Comment puis-je vous aider ?