La jeunesse de la ville de Kaya au Burkina Faso hostile au rôle flou de l'armée française dans la lutte contre le terrorisme, bloque le convoi des soldats de Barkhane.

Affaire convoi militaire français Barkhane au Burkina Faso : le ministre Me Benewendé Sankara avocat stratégique du gouvernement ?

Commentaire

La dernière semaine du mois de novembre 2021 s’est illustrée par l’opposition farouche de la jeunesse burkinabè au passage du convoi des militaires français de la force Barkhane dans les villes de Ouagadougou et Kaya.Pendant que le gouvernement se réfugiait derrière un silence incompréhensible face à cette confrontation des populations aux soldats impérialistes français, c’est le ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville, Me Benewendé Stanislas Sankara, qui jouait tactiquement à l’avocat du gouvernement par des émissions médiatiques.

Les citoyens burkinabè qui manifestent contre le passage du convoi de Barkhane sur le territoire national pour une traversée en direction du Niger, expriment un désaveu de l’armée française dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.En effet, avec l’impressionnante armada de la force Barkhane, les populations du Burkina ne comprennent pas pourquoi cette force française ne parvient pas à endiguer les attaques terroristes meurtrières qui se multiplient.Il se pose donc un déficit de confiance  des Burkinabè sur la crédibilité de Barkhane.Les convois de Barkhane avaient l’habitude de franchir le territoire burkinabè en passant par le boulevard circulaire de Ouagadougou.C’est le drame d’INATA le 14 novembre 2021 avec une cinquantaine de morts dans la partie nord du pays, qui a constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la fronde sociale.Ainsi, après avoir échappé à une première barricade des voies à Ouagadougou, le convoi de Barkhane a été activement bloqué dans la ville de Kaya par une jeunesse en furie qui exigeait son retour vers la Côte d’Ivoire.Le convoi malgré l’usage intensif de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, a dû rebrousser chemin pour se mettre en attente dans une zone entre Kaya et Ouagadougou.

Me Benewendé Stanislas Sankara,président de l’UNIR/MPS

La diplomatie française demandait aux autorités burkinabè,  de faire en sorte que le convoi puisse continuer son chemin vers sa destination.Face à la détermination de la jeunesse d’empêcher tout passage du convoi à Ouagadougou,c’est Me Benewendé Sankara,du parti sankariste qui croyait se faire entendre par les jeunes à l’esprit révolutionnaire, qui a furtivement admis l’hypothèse du retour du convoi d’où il est venu , en attendant une révision des accords de coopération militaire avec la France.La question qui reste posée , est de savoir si Me Sankara s’est exprimé en sa qualité de responsable du parti politique UNIR/MPS ou en subtile avocat du gouvernement.

Le Gouvernement Dabiré III du Burkina Faso formé le 30 juin 2021.

Dans un état démocratique, c’est à ses risques et périls si un régime ou gouvernement opte de faire fi de la volonté populaire.Les Burkinabè dans leur majorité,  ne veulent d’une quelconque base militaire française au Burkina.Elles exigent la relecture des accords coloniaux de coopération militaire entre le Burkina Faso et la France.

Le régime du président Kaboré qui s’est toujours illustré par sa lenteur à prendre des décisions fermes et éclairées face à des situations de crise, devra sortir de cette léthargie pour une issue au blocage du convoi Barkhane.Si la jeunesse burkinabè ne veut pas de militaires français sur le territoire, il faudrait ouvrir les voies pour le départ du convoi du territoire par un retour en Côte d’Ivoire.Car, si le convoi part au Niger, c’est pour continuer d’agir sur les trois frontières(Burkina, Mali, Niger).Comme les populations du Burkina doutent de la sincérité de la force Barkhane dans la lutte contre le terrorisme, elle devra accepter se retirer,  pour éviter une exacerbation du sentiment anti-armée française au Sahel et en Afrique.

Jean KY

Laborpresse.net              Lundi 22 novembre 2021

 

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