Burkina Faso:fin de la grève des transporteurs
Le Président du Faso,Roch Marc Christian Kaboré(3è à partir de la gauche) et des représentants des transporteurs.

Burkina Faso : fin de la grève des transporteurs routiers suite à l’intervention du Chef de l’Etat le 11 Août 2017

EDITORIAL

  Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a reçu en audience le 11 Août 2017, des responsables des transporteurs routiers et des délégués syndicaux à la Présidence du Faso. L’ordre du jour a porté sur des échanges sur la grève déclenchée par les routiers suite aux accrochages entre forces de sécurité et des chauffeurs qui avaient tenté de forcer des barrières de sécurité dans la partie frontalière du pays à l’Est. Le Président du Faso, en, sa qualité de Premier magistrat et de Père de la nation, a exhorté les transporteurs routiers à ne pas se focaliser sur les faits malencontreux qui se sont produits et à faire preuve de patriotisme dans l’intérêt supérieur de la nation. Il les a assurés que des dispositions seront prises pour qu’à l’avenir, de tels incidents ne se reproduisent plus. Au nom de l’Etat et en toute humilité digne d’homme d’Etat, il leur a exprimé ses regrets et excuses pour les préjudices subis. Le Président a attiré l’attention des routiers sur les conséquences économiques de ce mouvement de grève qui, en 72 h, a paralysé l’activité économique, bloqué des passagers sur des routes et dans des gares qui ne pouvaient voyager. Les responsables des transporteurs routiers ont été très émus par les paroles de sagesse du Chef de l’Etat et ont affirmé qu’ils ne sauraient outrepasser ses recommandations et son appel pour la reprise du travail. Ils ont aussi fait leur mea-culpa tout en précisant que leur intention n’était pas de paralyser l’économie nationale déjà fragile. Au terme de ce compromis avec le Chef de l’Etat, les transporteurs ont décidé de se remettre immédiatement au travail. Mais, les effets de la reprise devraient être beaucoup perceptibles à compter du 12 Août 2017, car dans la nuit du 11 Août, la tâche consistait à véhiculer le message de la levée du mot d’ordre de grève auprès des différents transporteurs sur le territoire national.

Il importe que les travailleurs burkinabè et les organisations syndicales, adoptent d’autres méthodes de revendication et de protestation. Tout ne doit pas se restreindre à la grève qui est l’arme ultime dont il ne faut pas abuser. Qu’ils se rappellent les faits historiques de leurs devanciers des 2è et 3è républiques, qui brandissaient beaucoup plus les menaces de grèves et les mettaient très peu à exécution. Il faut toujours savoir privilégier l’esprit du dialogue, qui est primordial pour un compromis et la cohésion sociale. Tous les citoyens doivent veiller à inscrire leurs actions dans les principes républicains d’un Etat de droit, qui n’est pas synonyme de désordre et de laxisme, aussi bien pour les autorités que  pour les citoyens administrés. Il urge que le peuple burkinabè fasse davantage preuve d’esprit de critique et d’autocritique, pour une gouvernance éclairée et non pas celle anarchiste de la rue. Une gouvernance vertueuse, où nul n’abuse de ses droits au détriment de ses devoirs.

Laborpresse.net                      12 Août 2017

Burkina Faso:fin de la grève des transporteursLe Président du Faso,Roch Marc Christian Kaboré(3è à partir de la gauche) et des représentants des transporteurs.

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2 comments

  1. La résolution rapide de cette crise de l’Union des Chauffeurs et Transporteurs Routiers du Burkina(UCRB), ressemble à l’application du principe de la justice transitionnelle pour la paix. Cela devrait constituer un jalon pour les autorités burkinabè de s’engager sans trop tarder dans cette voie pour vider le contentieux politique national lié à l’insurrection populaire de 2014 et au coup d’Etat de 2015.Chacun devra reconnaître ses torts et prendre des résolutions fermes avec la mise en place d’un mécanisme de suivi et de respect des engagements pris pour une réconciliation nationale durable. Ainsi, ceux qui auraient reconnu les torts en s’engageant de ne plus les commettre, on leur dira que normalement au regard de la loi, vous méritez telles peines lourdes. Mais dans l’esprit de la justice transitionnelle, vous êtes pardonnés après avoir déjà fait tels nombres de mois de prison. Ceux qui voudront recommencer les mauvais comportements par la suite, pourraient être arrêtés et jugés selon la rigueur de la loi, si les faits qui leur sont reprochés sont établis de façon irréfutable. Les militaires peuvent être libérés et mis sous résidence surveillée pendant une certaine période. Ceux qui méritent de payer des amendes à titre de dédommagement des victimes, devront aussi s’acquitter de cette obligation morale. Ce procédé va apporter la paix au Burkina et mettre fin aux psychoses des vengeances infinies des uns et des autres. Le pardon, la paix et la réconciliation sont des valeurs divines accessibles aux croyants. C’est dans l’intérêt de tous. Pensons-y maintenant.

  2. La médiation de sortie de crise qui opposait les transporteurs routiers au gouvernement, entreprise par le Chef de l’Etat, semble s’inscrire dans la logique de l’adage selon lequel ’ ’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès’’. En effet, si l’on devrait situer les responsabilités, la première pierre serait jetée sur les transporteurs dont certains ont eu des comportements excessifs en forçant le passage à des barrières de sécurité. De surcroit, selon des responsables du ministère des transporteurs, des jets de pierres ont été effectués par des transporteurs en direction des forces de sécurité. Cela constitue des infractions répréhensibles. D’aucuns disent que les forces de sécurité auraient dû tirer à bout portant sur les pneus des camions fugitifs. Cela fait partie entre autres des moyens légitimes de rétablissement de l’ordre par la force .Mais, les forces de l’ordre étaient conscientes des difficultés de paiement des taxes de 25.000 FCFA requises par l’UEMOA pour le franchissement du poste juxtaposé de contrôle frontalier, ce qui a entraîné le blocage des transporteurs dans l’attente d’un compromis avec les autorités. Dans ces conditions, si la sécurité avait fait des tirs sur des pneus qui pouvaient être gravement perforés, cela occasionnerait des dépenses supplémentaires pour les transporteurs. Il n’était pas non plus indiqué qu’elle fasse usage du gaz lacrymogène qui pouvait provoquer des incendies avec des camions transportant des hydrocarbures inflammables. Retirer leurs permis et documents de véhicules et les laisser partir, bravant ainsi l’interdiction, serait une offense à l’autorité de l’Etat et pouvait avoir des conséquences dangereuses sur la sécurité du Burkina s’il y avait des terroristes et des armes trafiquées au niveau des chauffeurs fugitifs. Par conséquent, la riposte de la sécurité a consisté à infliger quelques châtiments corporels à des chauffeurs qui ont refusé d’obtempérer et qui ont lapidé des agents de sécurité. Tous les chauffeurs n’ont pas subi cette riposte de légitime défense des forces de sécurité mais les récalcitrants. Les citoyens doivent éviter de provoquer des agents armés de sécurité et de se plaindre ensuite en victimes innocents. Nul n’étant censé ignorer la loi, il faut éviter de se mettre en conflit avec la loi. Néanmoins, il faut saluer les médiations des autorités coutumières (Mogho Naba) et celles politiques (Premier ministre, Président du Faso) qui ont permis une sortie rapide de crise pour ne pas exacerber la crise économique nationale et causer inutilement du tort aux nombreux voyageurs dont ceux du pèlerinage à la Mecque.

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