Devanture du Palais de justice de Ouagadougou.Burkina Faso

Burkina Faso : la justice continue d’administrer des fessées au gouvernement pour mépris de la loi

Billet

La justice burkinabè s’évertue, à rappeler aux membres de l’exécutif, le respect de l’esprit et de la lettre de la loi.Ainsi, des actions de limogeage de certains fonctionnaires et élus selon les humeurs de certains ministres, ont été jugées abusives par la justice qui a ordonné la reprise de fonctions de ces révoqués.

   Libres opinions à tous ceux qui cherchent des qualificatifs métaphoriques ou autres,  pour dépeindre cette situation de désaveu judiciaire du gouvernement.Cela ressemble à des fessées copieusement administrées par la justice à l’exécutif burkinabè.On se dépêche de sanctionner des élus accusés de nomadisme politique, alors qu’on est soi-même prototype de transhumant politique ! On révoque des policiers subalternes qui accusent des supérieurs hiérarchiques de règlements de comptes , sans que ces derniers ne soient inquiétés.On est où là, comme cela se dit dans une république où pousse abondamment la banane.Ne me faites pas dire république bananière où les mandats présidentiels sont indûment tripatouillés , au vu et au su d’organisations sous-régionales,  qui frisent des tonneaux vides et jouent aux médecins après la mort.CEDEAO de mes sandales ! Sanctions abracadabrantesques !

Revenons à nos moutons de Tabaski.L’opinion publique a exprimé beaucoup d’émotion face à la situation socio-économique des policiers radiés en 2011 pour mutineries,  en implorant leur reprise par le gouvernement.L’exécutif est resté sourd et muet,  face au sort des policiers révoqués.Le Haut – Conseil pour la Réconciliation et l’Unité  Nationale (HCRUN), a apporté des aides ponctuelles aux policiers radiés, ce qui ne répondait  pas à leur besoin souhaité  de réintégration dans la fonction publique.Comme si cela ne suffisait pas, en 2019, une vingtaine de policiers sont licenciés pour abandon dit de postes.

Avis juridique du Conseil d’Etat

« Maxime Lomboza KONÉ, le Ministre de la sécurité a tenu, le mercredi 15 septembre 2021 en fin de soirée, une réunion informative avec une délégation des personnels de police licenciés par arrêté en date du 18 octobre 2019, pour abandon de postes.Après plusieurs séances d’échanges du ministre de la sécurité avec le syndicat des personnels de police et après le quitus du Président du Faso et du Premier ministre, le premier responsable du département de la sécurité a porté à la connaissance des policiers licenciés , qu’ils sont ,désormais ,autorisés à rejoindre, illico presto ,leurs postes d’affectation et à reprendre service . Au vue de la présentation du certificat de prise de service, ils seront mandatés. Cette décision du gouvernement a été prise dans le souci de la préservation d’un climat apaisé et de donner suite à l’arrêt du Conseil d’État en attendant le dénouement final de la procédure judiciaire.» Ceci est la substance du compte rendu de la direction de la communication du ministère de la sécurité.On voit bien que le gouvernement s’est retrouvé dans ses petits souliers !

Le Conseil d’Etat a ordonné la réintégration des policiers car,  il ne voit pas d’arguments juridiques fiables pour approuver leur révocation.Pour masquer leur honte, les politiciens versatiles du gouvernement,  disent qu’il s’agit d’une décision prise dans le souci de la préservation d’un climat apaisé. C’est maintenant que vous voyez la nécessité de privilégier l’apaisement du climat social en passant le temps à demander aux syndicats une trêve sociale, alors que vous-mêmes , vous contribuez à attiser la braise ! Franchement, Damien Tarel, le gifleur du président MACRON devrait faire irruption en conseil des ministres à Ouagadougou,  pour administrer à sa manière, ses accolades manuelles à plusieurs membres du gouvernement.Cela peut aider à éviter à l’avenir, que des ministres n’abusent pas de leur pouvoir pour sanctionner selon leurs humeurs,  sans se référer aux préalables aux dispositions juridiques.

On se rappelle aussi dans les années 2016, le feuilleton judiciaire à la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques (CAMEG), où des responsables de conseils d’administration sanctionnés abusivement, ont esté en justice et obtenu des paiements de dommages et intérêts.

Dans une gouvernance vertueuse, il faut éviter des règlements de comptes subjectifs et arbitraires, qui peuvent entrainer des saignées inutiles dans le trésor public où l’agent judiciaire , est obligé d’appliquer les décisions de justice,  qui condamnent l’État.Les gouvernants sont souvent responsables des sorts de représailles et de procès dont ils sont souvent victimes, à cause des torts qu’ils font subir à autrui, par abus de pouvoir.Par la peur du lendemain, ils cherchent ensuite à se maintenir à vie au pouvoir, toute chose qui donne aussi lieu à des pronunciamientos.Pour éviter tous ces déboires, il faut savoir gouverner en ayant à l’esprit , que la gestion des affaires publiques , n’est pas un patrimoine personnel à monopoliser et savoir quitter les affaires à temps.Nul n’est indispensable.La justice des vainqueurs, finit par vaincre les vainqueurs !

Jean KY

Laborpresse.net           Jeudi 23    Septembre 2021

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