Le Chef de File de l'Opposition Politique (CFOP) burkinabè Eddie Komboigo (au centre)

Burkina Faso: le nouveau Chef de File de l’Opposition Eddie Komboigo dénonce le bradage des marchés et la montée de la corruption

Déclaration Liminaire

Merci d’honorer de votre présence la présente conférence de presse du CFOP, première du genre depuis notre prise de fonction.

Comme vous le savez notre pays est en proie à des attaques terroristes depuis 2015, cela entraine de nombreuses victimes dans notre pays pas plus tard que hier une trentaine (30) de personnes ont été tuées à KODYEL dans la Komandjari.

Je voudrais vous demander de vous lever pour observer une minute de silence, à leur mémoire.

Je vous remercie.

Mesdames et messieurs les membres du cadre de concertation de l’opposition politique,

Mesdames et messieurs les journalistes,

il est de coutume d’accorder une trêve de cent (100) jours au président nouvellement élu et à la majorité installée pour leur permettre de mettre en place leur admiration et leur programme de société.

Ce laps de temps étant révolu, il est du devoir de l’opposition politique de passer en revue les cent (100) jours de la gouvernance politique, économique et social du deuxième mandat du Président Roch KABORE.

AU PLAN DE LA GOUVERNANCE POLITIQUE

Malgré la mise en place d’un nouveau gouvernement le 10 janvier 2021, le front sécuritaire ne cesse de s’enliser.

Absence de réformes politiques substantielles si ce n’est la création d’un ministère de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale.

Les morts se comptent par dizaine notamment à l’est, au Nord et au Centre-Nord aux quatre (04) coins du pays.

L’Occupation du territoire national par des hommes armés non identifiés qui imposent leur mode de vie et de gouvernance au mépris d’un Etat de droit ;

L’Accroissement du nombre de déplacés internes qui atteint aujourd’hui plus de 1 200 000 déplacés ;

Les populations vivent dans une situation sécuritaire et alimentaire précaire.

AU PLAN DE LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE

Le Plan National de Développement Economique et social (PNDES) étant arrivé à terme avec le premier mandat du Président KABORE, le nouveau référentiel de développement est toujours en cours d’élaboration. Pendant ce temps, le gouvernement navigue à vue. Ce qui entraine une recrudescence de la mal-gouvernance notamment le bradage des marchés et la montée de la corruption.

D’ailleurs, le diagnostic entrepris par le Ministre de la santé le Pr Charlemagne Ouédraogo dans les établissements sanitaires du pays laisse entrevoir des CHUR sous équipés, des chantiers mal exécutés ou des infrastructures inachevées alors que les marchés afférents ont été passés à des coûts de milliards de FCFA.

En outre, le climat des affaires ne cesse de se détériorer. Ce qui entraine la fermeture des entreprises et des unités industrielles et l’augmentation du nombre de chômeurs. L’on est à même de se demander où sont passés les milliards de Francs CFA débloqués pour soutenir les entreprises en difficulté liés à la pandémie du Covid-19.

La fermeture des frontières terrestres a également eu des conséquences néfastes sur l’économie du Burkina Faso qui, faut-il le rappeler, est un pays enclavé.

Les prix des produits de grande consommation ne fait qu’augmenter. Par exemple, le prix du sac de 100 kg de maïs est passé de 12.500 Francs CFA en janvier à 22.500 Francs CFA ce mois d’avril. L’inflation est galopante. Selon les statistiques de l’UEMOA, elle est la plus importante de la sous-région. Ce qui rend la vie chère de plus en plus intenable pour nos braves populations.

AU PLAN DE LA GOUVERNANCE SOCIALE

Le front social se radicalise de plus en plus. Mal entreprises, les reformes dans le secteur de l’éducation menacent la bonne tenue de l’année scolaire. Depuis plus d’une semaine, des milliers d’élèves sont dans la rue sur le territoire national. Aucune issue pour sauver une fois de plus l’école burkinabè n’est perceptible à l’horizon.

A cela s’ajoutent des grèves justifiées des braves travailleurs. Outre la grogne des habitants de la région de l’Est pour revendiquer plus d’attention sur le développement du Gulmu, ce sont les travailleurs de la mairie de la capitale qui crient leur ras-le-bol.

La question foncière reste un boulet au pied du gouvernement. Celle-ci risque d’être une bombe sociale dans les jours à venir. La prédation organisée par des sociétés immobilières écran et des promoteurs véreux entraine un « dépècement » de plusieurs localités du pays au point que les populations n’ont plus d’espace pour se construire un logis ou pour cultiver.

L’opposition politique Burkinabè consciente de son rôle républicain entend jouer pleinement sa partition pour aider à juguler les problèmes de gouvernances auxquels notre pays est confronté. C’est dans cette dynamique qu’une rencontre a réuni le CFOP et le ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. A cette occasion, les partis membres du CFOP, ont réaffirmé leur volonté et leur disponibilité à accompagner le gouvernement dans sa mission pour peu que le processus soit inclusif et sincère.

RECOMMANDATIONS

Face aux problèmes qui minent actuellement notre pays au point de porter atteinte à son intégrité territoriale, à sa stabilité économique et à la paix sociale, le CFOP recommande :

– Le recouvrement du territoire national dans son intégralité dans les plus brefs délais;

– Le retour de populations déplacées dans leurs localités d’origine ;

– La réaffirmation de l’Etat de droit et la réinstauration de l’autorité de l’état sur toute l’étendue du territoire ;

– La prise en charge des populations démunies, les plus vulnérables ;

– La prise en charge immédiate et sans délais des veuves et orphelins des forces de défenses et de sécurités tombés pour la patrie, dans la défense de l’intégrité territoriale ;

– La baisse des prix de produits de grande consommation de première nécessité et des hydrocarbures ;

– La reprise du dialogue avec les partenaires sociaux auxquels le CFOP réaffirme son soutien indéfectible et sans faille ;

– L’application stricte des recommandations de l’enquête parlementaire sur le foncier ;

– La réalisation effective des infrastructures et bâtiments dont la pose de la première pierre a été effectuée à des fins électoralistes et qui n’ont jamais vu le jour ;

– La réouverture sans délais des frontières terrestres.

Merci pour votre aimable attention. Je suis à votre disposition pour vos questions.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Eddie W. KOMBOIGO

Ouagadougou, le 04 mai 2021

05 Mai 2021

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