Burkina Faso : trouver un compromis à la guéguerre Syndicats/Patronat pour l’adoption du nouveau Code du travail

Billet

Depuis une décennie, le Code du travail du 13 mai 2008 en vigueur au Burkina Faso fait l’objet d’une remise en cause. La relecture du Code du travail achoppe sur les exigences divergentes entre les organisations syndicales et le Patronat. Il reste à espérer que le gouvernement sous le pouvoir du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré puisse trouver un consensus pour l’adoption du nouveau Code du Travail. A défaut d’un consensus, il appartient à l’exécutif et au Parlement de doter le pays d’un Code du travail réaliste.

A la rencontre Gouvernement/ Syndicats des 6 et 7 février 2025 à Ouagadougou, les représentants syndicaux ont exprimé leurs points de préoccupation dont le Code du travail. Ils disent ne pas comprendre pourquoi l’adoption du nouveau Code du travail est bloquée. En réalité, ils savent que ce blocage fait suite aux divergences entre syndicats et les employeurs. Les syndicats accusent le Code du travail d’être trop pro-employeurs. Les syndicats doivent comprendre que la création et la gestion des entreprises sont difficiles et exigent des ressources financières et humaines nécessaires. De nombreux travailleurs sont de nos jours des partisans du moindre effort, motivés plus par leurs droits que leurs devoirs. Il ne sied pas d’obliger par le Code du travail les employeurs à garder des employés incompétents et fainéants, qui passent le temps à se divertir sur les réseaux sociaux au lieu de bien travailler aux heures de services.

En ce qui concerne les divergences sur la durée des contrats de travaill’essai, saisonnier, déterminé et indéterminé), il importe de trouver des formules et des mesures pour éviter les nombreux cas d’abus.

Dans la vie des entreprises, il existe deux facteurs fondamentaux la dualité de l’importance de l’employeur et de l’employé. Ce sont des rapports d’interdépendance. Si le patron est important pour le capital et le management, l’employeur l’est aussi pour l’accomplissement du travail.

Par conséquent, il faut sortir de la guéguerre des concepts de Code du travail pro-patronat ou pro-syndicats pour une législation intelligente du travail dans les règles en la matière.

Le Code du travail est métaphoriquement une sorte de constitution du travail, il faut également éviter de le tripatouiller au gré des humeurs des uns et des autres à l’instar des constitutions des pays.



Bérenger Traoré

Laborpresse.net        Mercredi 19 février 2025



 

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