Commentaire
Dans une interview radio-télévisée courant fin Octobre 2020, le président Roch Marc Christian Kaboré dressant le bilan de son quinquennat (2016-2020), avait fait savoir, que s’il était réélu pour un second mandat à la présidentielle du 22 novembre 2020, il organiserait dans le premier semestre 2021, une action de réconciliation nationale et était favorable au retour des exilés politiques dont, l’ex président Blaise Compaoré.
Une partie d’acteurs politiques et de la société civile burkinabè, avaient interprété ces propos du président, comme étant une sorte d’appât, pour obtenir sa réélection et émettaient des doutes, quant à la sincérité d’une telle déclaration. Ceux qui militent pour des procès contre certains exilés pour crimes divers, suspectaient aussi le président Kaboré de vouloir blanchir des auteurs notoires de crimes. Le président se trouve ainsi entre le marteau et l’enclume sur la problématique de la réconciliation. Faut-il opter pour la justice classique ou transitionnelle ? Un choix cornélien ! C’est pourquoi, dans son interview, le président Kaboré a déclaré, que la réconciliation ne se décrète pas et qu’il faudrait une sorte d’assise nationale pour décider de la conduite à tenir.
Lors du lancement officiel de sa campagne présidentielle le 5 Novembre 2020, au Stade Sangoulé Lamizana de Bobo-Dioulasso, le candidat Kaboré a dévoilé davantage sa vision de la réconciliation nationale. Pour lui, il faudrait allier le triptyque Vérité-Justice-Réconciliation. A son avis, tous les exilés sont libres de rentrer au Burkina Faso et ceux qui ont des dossiers judiciaires devraient y faire face. Par la suite, la réconciliation devra être envisagée, afin de tourner la page des rancœurs, pour le pardon et la concorde nationale. Le débat est de nouveau lancé, pour une issue à la nécessaire et inévitable réconciliation nationale, tôt ou tard.
Jean KY
Laborpresse.net 11 Novembre 2020