Sa Majesté le Mogho Naaba Bâongho , 37 è empereur des Mossé ( au milieu en bonnet rouge).

Chefferie traditionnelle du Burkina : le Mogho Naba n’a pas de premier ministre

Brève

 Dans l’optique de mieux comprendre l’organisation de la chefferie traditionnelle moaga et lever des équivoques de terminologies, l’Agence de Presse Labor, dans un bref entretien avec sa Majesté le Mogho Naaba Baongho le 6 juin 2015 au palais royal  à Ouagadougou, voudrait clarifier une erreur historique. Dans le programme d’enseignement de l’histoire au Burkina, il est fait cas de 4 ministres spéciaux qui assistent le Mogho Naba dans sa tâche royale. Parmi ces ministres proches collaborateurs du roi des Moosé,le Ouidi Naba est qualifié de Premier ministre. Il s’agit là d’une erreur historique monumentale. « Chez nous, il n’y a pas de premier ministre. Le Ouidi Naba a le titre de doyen des ministres de la cour royale. Il faut rectifier cette information pour que tout le monde comprenne bien cela » a déclaré Sa Majesté le Mogho Naba Baongho à l’Agence de Presse Labor. Par ailleurs, les gens font aussi l’erreur d’appeler les ministres du Mogho Naba « leurs majestés ».A ce propos, l’un des ministres du Mogho, en l’occurrence le Larlé Naba tient à préciser que seul le roi a le titre honorifique de « Majesté » et ses ministres sont appelés « Excellences ».La liste des 4 ministres spéciaux dans l’histoire de la chefferie traditionnelle du Mogho Naba.

Sa Majesté le Mogho Naaba Bâongho , 37 è empereur des Mossé ( au milieu en bonnet rouge).
Sa Majesté le Mogho Naaba Bâongho , 37 è empereur des Mossé ( au milieu en bonnet rouge).

  Les 4 ministres spéciaux  du Mogho Naba.

– Le Ouidi Naba : doyen des ministres, chef de la cavalerie et de la garde royale.

-Le Baloum Naba : ministre de l’intérieur, chef de la police, intendant du palais royal.

-Le Larlé Naba : spécialiste des coutumes et des tombes royales.

-Le Gounga Naba : représentant des Ninissi, chef de l’infanterie.

 

            Jean KY

Agence de Presse Labor                        07 Juin 2015

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2 comments

  1. Mesdames et Messieurs de la rédaction de l’agence de presse Labor,

    J’ai lu, dans la livraison en ligne du samedi 06 juin 2015 de l’Agence de presse Labor (APL), le compte rendu d’un entretien avec le Pangsoaba Baongho à son palais ce jour-même. « Pangsoaba » est l’appellation originelle moaga du roi de Ouagadougou et signifie « Propriétaire de la force » ; autrement dit, c’est le premier détenteur du pouvoir temporel à l’échelle du royaume.
    Je prends acte des efforts que vous avez déployés pour être reçu par Sa Majesté le Moogho Naba afin de recueillir des informations et des points de vue du souverain à destination de vos lecteurs. Aussi, je vous en félicite.

    Bien je ne conteste pas les propos de Sa Majesté Naba Baongho, je voudrais élever le niveau du débat et je crois être dans mon droit car le sujet étant maintenant sur la place publique, chacun peut dire ce qu’il en pense. C’est pourquoi pour moi, autant il n’y a pas la notion de « Premier ministre » dans l’organisation sociale moaga, autant il n’y a pas de concept en mooré susceptible d’être traduit en français par le terme « Majesté ». Il en est de même du mot « Excellence » qui, au sens strict du vocable, est une incongruité du moment qu’il n’y a pas d’équivalent en mooré. Ainsi, dans la langue de Naba Oubri, le Moogho Naba est simplement le « Pangsoaba » et ses principaux dignitaires appelés des « kugziidba ».

    Le mot « kugziidba », pluriel de « kugziida » (ou « kombemba », pluriel de « kombéré ») signifie littéralement « ceux qui sont assis sur les cailloux ». Sur l’aire où se déroulent les cérémonies dites du « faux départ » du vendredi à « Panghin » (« là où il y a la force » c’est-à-dire le pouvoir), il y a des cailloux sur lesquels s’asseyent les kugziidba en fonction de l’ordre de préséance des dignitaires. C’est en mettant en parallèle l’architecture pyramidale du pouvoir centralisé moaga avec l’organisation du modèle de l’Etat de droit français que des équivalences ont été trouvées entre les deux systèmes. Si fait que si on part du principe que « Chez nous, il n’y a pas de premier ministre », il n’y a par conséquent pas de Majesté (mais « Pangsoaba »); ni d’Excellences (mais des « kugziidba »). Il n’y a donc pas de « ministres » encore moins de « ministres spéciaux ».

    Si donc on peut dire « Majesté » en français pour ce qui est du Moogho Naba alors qu’en mooré c’est « Pangsoaba », pourquoi ne pourrait-on pas qualifier le Ouidi Naba de Premier ministre même si en mooré, il s’agit du Doyen de la Cour ? Ce serait faire du deux poids, deux mesures que de procéder ainsi. Par ailleurs, je vous conseille, à l’avenir, de ne pas utiliser une photo d’archive pour illustrer un article d’une telle importance ; ou si vous décidez d’en utiliser une, assurez-vous que toutes les personnes concernées s’y trouvent. En outre, je vous recommande de donner la parole de façon équilibrée : dans le cas d’espèce, vous avez recueilli le point de vue du Larlé Naba sans celui du Ouidi Naba alors que ce dernier est le Doyen de la Cour et donc vient protocolairement avant le Larlé Naba. De plus, le fait que l’article le concerne au premier plan, la sagesse aurait voulu que vous fussiez allé à lui aussi ne serait-ce que pour l’écouter.

    Tout cela étant dit, Doyen de la Cour ou premier kugziida, il reste que le Ouidi Naba, même s’il n’est pas « Premier ministre » au sens français du terme, est, reste et demeurera du point de vue de la préséance le premier dignitaire de Sa Majesté, tout comme le Premier ministre l’est pour le Président de la République. C’est dire que même si la lettre est différente, l’esprit de cette lettre demeure. Quelque part, du bonnet blanc et blanc bonnet.

  2. Burkind léba a ziigê. Wend na kaos rogem-mik nanamsé. Pour le bonheur de nos peuples de génération en génération.et dans la sagesse de nos ancêtres et la fraternité entre les hommes. Wend na tohog roguem yuunga.

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