La manifestation d’opposants au projet de Constitution a été dispersée à Abidjan, Côte d'Ivoire, le 20 octobre 2016. © RFI/F.Garat

Constitution ivoirienne: arrestations d’opposants lors d’une manifestation

Un rassemblement d’opposants, réunis dans un « Front de refus » contre le projet de nouvelle Constitution, a été dispersé par les forces de l’ordre et plusieurs leaders ont été arrêtés, ce jeudi 20 octobre, dans la capitale économique ivoirienne. Le pays décidera le 30 octobre prochain par référendum si oui ou non, il adopte cette réforme de la loi fondamentale. Un projet qui instaure la création d’un Sénat, d’un poste de vice-président et qui simplifie les règles d’éligibilité pour l’élection présidentielle.

Le jeudi matin 20 Octobre 2016, la manifestation a tourné court. Il faut dire que les manifestants n’étaient pas très nombreux au carrefour de l’Indenié, une centaine à peine et en tout cas beaucoup moins que le dispositif de police et de CRS déployé préventivement. La manifestation était interdite par la préfecture et a été très vite dispersée par des gaz lacrymogènes.

Ensuite, il y a eu l’arrestation des principaux leaders politiques de l’opposition. Tout d’abord, Aboudramane Sangaré, leader de l’aile dure du Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo, le FPI, qui avec ses camarades ont été les premiers poussés dans un camion de police. Quelques minutes plus tard, Mamadou Coulibaly, le président du parti Liberté et démocratie pour la République (Lider), Danièle Boni Claverie, ex-présidente de l’Union pour la démocratie et la République (UDR) et Konan Kouadio Simeon, ex-candidat à la présidentielle de 2015, refusant de circuler sous les injonctions du commissaire de police, ont eux aussi été embarqués.

Enfin, après quelques tirs de gaz lacrymogène et deux ou trois charges de CRS, le reste des opposants à la nouvelle Constitution ont été dispersés. En une heure, tout était terminé et la circulation a repris son cours.

Reste que ce « Front du refus » entend bien faire entendre sa voix contre la majorité Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui, elle, fait déjà campagne pour le « oui » au référendum. L’opposition parle d’un texte funeste qui selon elle concentre les pouvoirs aux mains d’un hyper président. Et si la stratégie de l’opposition est celle des manifestations de rues, elle refuse d’aller aux urnes le 30 octobre et préfère boycotter ce référendum expliquant que « les dés sont pipés et que le pouvoir en place va truquer le résultat avec le jeu du double bulletin », vert pour le oui, rouge pour le non. Un bulletin qui pourrait se monnayer à la sortie des bureaux de vote, prétendent les détracteurs de la Constitution.

Nouvelle manifestation le 22 octobre

Dans l’après-midi, le « Front du refus » a organisé une conférence de presse pour dénoncer les agissements de la police et annoncer une nouvelle manifestation dans les prochains jours.

Du côté du ministère ivoirien de l’Intérieur, on assure que ce n’est pas vraiment que la manifestation de ce jeudi était interdite, mais plus exactement qu’elle n’était pas autorisée. L’opposition, elle, joue aussi sur les mots et la sémantique en expliquant que les 48 heures d’entretien préalable avec la préfecture n’avaient abouti à aucune interdiction.

En fait les deux parties prenantes ne se sont pas entendues sur le trajet que devaient emprunter les manifestants jeudi matin à Abidjan d’où les interpellations et la dispersion par la police.

Mais ce n’est que partie remise expliquait ce jeudi Danielle Bony Claverie au nom du « Front du refus ». « Nous tenons à faire savoir à nos militants et à tous nos sympathisants que le mot d’ordre est maintenu, souligne-t-elle. Le « Front du refus » appelle à un giga meeting le samedi 22 octobre, dès 9h du matin, à la place Ficgayo de Yopougon. »

    Entourée de Mamadou Koulibaly, Aboudramane Sangaré ou encore Gnangbo Kacou l’ancienne ministre Boni Claverie a qualifié de succès la marche avortée d’hier. Peu à peu, l’ensemble des courants d’opposition se fédèrent autour d’un rejet de cette constitution et malgré l’absence notable du FPI de Pascal Affi N’Guessan, tous s’accordent sur un point : le boycott du référendum du 30 octobre prochain.

Source:rfi.fr

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