Siège du cabinet spécialisé dans les montages financiers Mossack Fonseca à Panama City, d'où proviennent les «Panama Papers».REUTERS/Carlos Jasso

L’argent sale de l’économie mondiale

Vous en avez peut-être entendu parler. La justice française se penche en ce moment sur l’affaire Karachi. Un montage financier de commissions occultes et de rétrocommissions entre la France, le Pakistan et des intermédiaires dont l’interruption a abouti à un attentat meurtrier visant des ouvriers, des techniciens, des ingénieurs français dans la capitale pakistanaise.

De son côté, le monde du sport est de plus en plus gangrené par la corruption, comme en témoigne l’organisation des Championnats du monde d’Athlétisme qui viennent d’avoir lieu au Qatar.

Autre phénomène, la fraude fiscale fait les gros titres de la presse. Des regroupements de journalistes ont entrepris de démasquer ceux qui contournent la loi, et ceux dont le métier est d’aider à la contourner. Et Donald Trump est souvent présenté comme le président américain le plus corrompu qui soit. La justice européenne, les procureurs américains, les administrations fiscales s’emparent souvent de ces dossiers. Ces quelques exemples le démontrent, le monde économique dans lequel nous vivons n’est pas fait que d’honnêtes commerçants ou financiers. Le crime économique se porte bien.

Cette situation est-elle indissociable du système d’économie libérale, de mondialisation dans lequel nous vivons ? Est-ce que cette délinquance économique et financière a un impact sur le niveau de vie général, sur les inégalités ? Et quels sont les remèdes ?

Voilà les questions débattues dans cette émission avec trois invités :
– Clotilde Champeyrache est maître de conférences en économie à l’Université Paris 8. C’est une spécialiste de l’infiltration mafieuse dans l’économie légale. Elle aborde cette thématique dans un dernier livre qui embrasse plus largement l’économie criminelle, La face cachée de l’économie. Néolibéralisme et criminalités. Il est publié par les Presses universitaires de France.
– Chantal Cutajarest juriste. Elle enseigne à l’Université de Strasbourg au sein de laquelle elle dirige le Collège européen des investigations financières et de l’analyse criminelle. Chantal Cutajar est également adjointe au maire socialiste de Strasbourg où elle a la responsabilité des marchés publics et de la démocratie locale. Europe plus juste, neutralisons les sociétés écrans. Elle publie un petit livre L’avenir nous appartient. À Strasbourg et dans le monde, aux éditions Un bout de chemin.
– Thomas est adjoint au responsable de l’Unité de douane judiciaire de Paris au sein du service d’enquêtes judiciaires des finances.

1 / La mafia sicilienne

En Europe, le symbole du crime économique, c’est la mafia sicilienne. Mais en Sicile il n’y a pas que la mafia. Et le 27 septembre dernier, la police a démantelé un réseau mafieux dont les ramifications s’étendaient du sud au nord de l’Italie, de la Sicile à la Lombardie. 70 arrestations, près de 35 millions d’euros saisis, c’est un coup de filet historique contre la Stidda, la grande rivale de Cosa Nostra en Sicile. De cette enquête émerge surtout le poids majeur des organisations criminelles dans l’économie italienne. En Sicile, c’est un reportage Eco d’ici Eco d’ailleurs de Cécile Debarge.

2 / Le scandale Odebrecht au Pérou

En 2014, la police fédérale du Brésil lançait l’opération Lava Jato (« lavage express » en portugais). L’enquête portait sur une vaste affaire de corruption impliquant des personnalités politiques dans tout le continent. Au cœur de cette affaire, deux entreprises brésiliennes : la société pétrolière publique Petrobras et l’entreprise de travaux publics Odebrecht. Entre 2001 et 2016, Odebrecht aurait versé près de 788 millions de dollars de pots-de-vin en échange de l’obtention de marchés publics dans 10 pays d’Amérique latine. Parmi eux, le Pérou. Le volet péruvien de l’affaire Odebrecht et ses conséquences sur l’économie péruvienne. C’est un reportage de Wyloën Munhoz-Boillot.

3 / Au Kenya, se former à lutter contre la corruption

Comment lutter contre la criminalité financière dans la Corne de l’Afrique ? Depuis 2015, l’Union européenne finance des formations menée par l’agence « Civi.Pol Conseil » et à destination de diverses institutions de dix pays de la sous-région. Enquêteurs, banquiers, procureurs, administratifs apprennent à

comprendre les méthodes des criminels, à tenter d’enrayer le phénomène et de récupérer l’argent. C’est un reportage de Sébastien Nemeth, correspondant de RFI au Kenya, extrait des archives de la sonothèque et qui a été diffusé sur les antennes de RFI au mois de juillet 2018.

Source:rfi.fr

26 Octobre 2019

Share This:

Check Also

Fonds de Soutien Patriotique (FSP)du Burkina Faso : un taux de mobilisation financière de 123,80 % en 2023

Brève La mobilisation de ressources financières au Burkina Faso pour la lutte contre le terrorisme …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Image CAPTCHA

*

× Comment puis-je vous aider ?