Brève
La décision d’inscrire le Soudan sur la liste des pays soutenant le terrorisme avait été prise en 1993, afin de le punir d’avoir hébergé Oussama Ben Laden et plusieurs militants d’Al Qaïda. Ainsi Khartoum était accusé de complicité de certaines opérations terroristes. Avec cette mesure, c’est alors la fin d’une longue attente pour les Soudanais.
Le Soudan était inscrit sur cette liste depuis 27 ans. Cette sanction soustrayait le pays d’une bonne partie du système financier international bien que son économie soit en crise. Cependant, cette situation a pris fin suite à la chute de la dictature d’Omar El-Béchir. Le nouveau pouvoir en place a fait de sa priorité, le retrait du pays de cette liste. Après avoir ainsi donné des gages de bonne volonté, Washington et Khartoum se sont rapprochés. C’est pourquoi, Donald Trump a annoncé le 19 octobre 2020 qu’il comptait retirer le Soudan de la liste, cela non pas sans conditions. Celles-ci visent à compenser ainsi les victimes des attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie ainsi que l’attaque contre le navire USS Cole en 2000. Ces conditions ont été remplies et le gouvernement soudanais a versé 335 millions de dollars. Le 26 octobre, le président américain a donc envoyé la demande de retrait au Congrès qui avait 45 jours pour statuer. Sans objections, Mike Pompeo, secrétaire d’Etat, a donc signé le document entérinant la levée de cette sanction. Elle va permettre non seulement au Soudan de revenir sur la scène internationale, mais aussi entraîner un rapprochement avec Israël, une des conditions américaines. Ce que le Soudan avait accepté mais ne le ferait que s’il était définitivement retiré de la liste. Un accord formel pourrait ainsi être signé par les Soudanais et les Israéliens entérinant la normalisation de leurs relations, de sources proches de RFI. A son tour, Khartoum exige donc de récupérer son immunité souveraine avant de débloquer les 335 millions de dollars pour l’indemnisation des victimes des attentats.
N Inès Laurencia OUEDRAOGO
Laborpresse.net 18 décembre 2020