Les rois reçus par le Président Kaboré sont:le Mogho Naba ,le Dima de Boussouma,le roi de Tenkodogo,le roi du Yatenga,le roi du Gulmu.

Querelles de chefferie à Banfora : n’est-il pas temps de codifier la chefferie coutumière par un statut légal au Burkina Faso ?

EDITORIAL

  Les successions aux trônes de plusieurs groupes ethniques dans des régions du Burkina Faso, sont marquées de façon récurrente par des protestations et troubles à la paix sociale. Le récent cas de la chefferie traditionnelle de la ville de Banfora en Juin 2019, avec une instauration de couvre-feu, pose la nécessité d’une réglementation légale des manifestations de la chefferie au Burkina, pour parer à des dérives à sanctionner désormais.

   Sans être la panacée, le projet d’un statut de la chefferie coutumière au Burkina Faso, avait été suscité sous le régime de l’ex président Blaise Compaoré. Les divergences entre chefs traditionnels, sur la pertinence ou non d’un tel statut, avaient étouffé la mise en œuvre de ce statut. La pomme de discorde, portait sur la question de la dépolitisation de la chefferie. Plusieurs chefs qui avaient pris goût aux postes électifs de députés ou maires, n’entendaient pas renoncer à ces privilèges socio-économiques, qui faisaient souvent d’eux, des arbitres pour les campagnes électorales, au profit de tel ou tel bord politique. Ce rôle politique partisan, a entraîné le discrédit de nombreux chefs coutumiers, qui n’étaient plus considérés par les populations de leurs ressorts territoriaux comme des sages œuvrant pour l’équité et la cohésion sociale, mais plutôt comme des chargés de missions de groupes politiques. Cet état de fait, a semé la division clanique au sein de la chefferie, à l’instar des partis politiques. Toute chose susceptible d’impacter négativement la désignation des successeurs aux trônes, avec des querelles non seulement fratricides, mais aussi politico-claniques.

Quasiment, toutes les chefferies traditionnelles subissent l’effet des querelles successorales qui ne sont plus l’apanage des royaumes mossis. Les chefferies Katséna de la zone de Pô, peul de Barani, et celles des peuples de Banfora, sont entrées dans cette danse déplorable. Face donc à la récurrence des violences communautaires, l’argument selon lequel, l’Etat ne doit pas s’ingérer dans la gestion de la chefferie, qui dispose de sa propre méthode, ne tient plus la route. Dans un état républicain, tous les citoyens sont égaux devant la loi. Les violences communautaires liées aux désignations des chefs aux trônes devront faire l’objet d’interpellations judiciaires, assorties de sanctions à la hauteur des dommages et drames survenus.

Si l’Etat ne balise pas suffisamment  la contexture des désignations des chefs coutumiers, le risque d’instauration d’une loi de la jungle, n’est pas écarté ainsi que les transformations de certains royaumes en des Etats dans un Etat. Le statut de la chefferie coutumière, devrait, en plus de la question de la dépolitisation, codifier des règles juridiques de désignation pour les successions aux trônes (succession de père en fils, critères de choix de frères (âge, tempérament etc.) et édicter les sanctions applicables en cas de dérives.

Laborpresse.net            18 Juin 2019

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One comment

  1. Mon ami depuis 1990, j’ai posé le problème au Moro-naaba après avoir récolté l’avis de l’Église à travers ses représentants (le cardinal Zoungrana archevêque de Ouagadougou, Monseigneur Jean-Marie Untaani Compaoré, Président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, et Monseigneur Anselme Titianma Sanon Président de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest).

    Plus tard en 1995 alors que j’ai eu la charge de faire des investigations sur la question auprès des coutumiers eux-mêmes, pour le compte de la commission nationale de la décentralisation. J’ai donc parcouru les régions (les royaume mossé autour de Ouagadougou, puis Koupèla, Tenkodogo, Fada, le Madaré de Bobo et environnant). Ils étaient tous unanimes notamment le Yoabli du Gourma a insisté sur ce statut.

    Ayant vu le succès de l’entreprise, Antoine Raogo Sawadogo, sous l’influence de Salif Diallo et Arba Hama Diallo, avec la complicité tacite de Basile Guissou mon co-équipier, me barrèrent la route de Dori et du Yatenga qui allait me permettre de boucler mes investigations. Et n’eût été l’intervention du médiateur Garango et sa collaboratrice Myriam je n’aurai même pas pu récupérer mon reliquat de deux cent milles francs restants de mon contrat. Et quand je l’ai perçu, c’était pour payer les dettes que j’avais dû contracter pour terminer le travail, parce que j’ai senti qu’il avait été purement et simplement récupéré à des fins personnelles. Heureusement que peu après j’ai du quitter le Burkina-Faso du fait d’harcèlement de tout genre, car des gens croyaient que j’étais bourrée d’argent et qu’ils fallait que je partage avec eux parce qu’après tout (avec l’idéologie sankarienne, évidemment prendre l’argent où il est), il fallait que je rembourse au people son argent. J’étais donc en danger même de mort, parce que c’était le règne de l’impunité totale.

    Mais avant de quitter, une Nabikiempoko d’un royaume important du mossi et moi, avons tenté d’avertir le Moro-Naba, sur le danger que représentait à l’époque sa complaisance à laisser les partis politiques recruter des membres parmi ses ministres. Nous sommes reparties houspillées verbalement.

    Je crois que de nos jours il a compris, mais j’avoue que le mal est déjà profond.

    Mon ami depuis 1990, j’ai posé le problème au moro-naaba après avoir récolté l’avis de l’Église à travers ses représentant (le cardinal Zoungrana archevêque de Ouagadougou, Monseigneur Jean-Marie Untaani Compaoré, Président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, et Monseigneur Anselme Titianma Sanon Président de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest.

    Plus tard en 1995 alors que j’ai eu la charge de faire des investigations sur la question auprès des coutumiers eux-mêmes, j’ai donc parcouru les régions (ouagadougou, Fada, Bobo et environnant). Ils étaient tous unanimes notamment le Yoabli du Gourma a insisté sur ce statut.

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