ÉTYM. V. 1462; de faire fringues « gambader », xiiie; orig. incertaine; on a évoqué un rad. onomat. (d’où fringilla « pinson ») évoquant l’allure sautillante d’un oiseau, et aussi un rad. germanique (francique *hringila « boucle »).
v
1V. intr.Vx.èGambader.
1 Aussitôt que j’avais atteint la cour verte et le bois, je me mettais à courir, à sauter, à bondir, à fringuer.
Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, I, iii, 6.
2 V. tr.(de fringuer « faire l’élégant », Vadé, 1743).Habiller, vêtir (bien ou mal).|Qui t’a fringué comme ça ?èAccoutrer,nipper,3. saper. — Pron.|Il se fringue mal.|Elle ne se fringue qu’aux Puces.
fringué, éep. p. adj.
¨Bien habillé.
2 Cela lui donnait une tournure singulière, car il marchait, les bras ballants dans les manches où ses petites mains disparaissaient. — T’es fringué, observa Fernande.
Francis Carco, Jésus-la-Caille, III, iv.
2.1 (…) il siffla d’admiration : « Comment que tu es fringuée ! » — Une vraie dame, hein ? dit Nadine en pivotant sur elle-même; avec son manteau de fourrure, ses bas, ses escarpins, elle avait l’air élégante (…)
S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 96.
¨Plus cour.Habillé, vêtu (bien ou mal).
3 Une enfance dure. La haine autour de moi des autres lycéens parce que mal fringué. Pas le sou, comprenez ? Mon père avait déjà de la peine à payer les bouquins.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, xxi.
4 Une femme passa et le regarda avec insistance. Elle était formidablement bien fringuée. Il se retourna pour la voir de dos (…)
Sartre, l’Âge de raison, xiii.
5 Paul alors entra, tout fringant et bien fringué.