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Syndicalisme et politique au Burkina:un bal masqué nocif pour la paix et le développement

EDITORIAL

Le Burkina Faso est pris dans un engrenage de manifestations syndicales depuis la période du régime de transition en 2014 jusqu’à nos jours. La tendance est au développement exponentiel d’un syndicalisme aux revendications maximalistes et tous azimuts, sans égards pour les capacités réelles de l’économie nationale à satisfaire les doléances émises.d’ éminents syndicalistes qui ont une mémoire historique, ont établi la différence fondamentale entre l’esprit syndical qui prévaut actuellement sous la IVè république par rapport à la situation des 3 républiques passées.

C’est ainsi qu’il ressort que par le passé, il y avait beaucoup plus de menaces de grèves que de grèves proprement dites. Ce qui est tout à fait à l’opposée de ce qui se passe dans les temps actuels où les mots d’ordre et préavis de grève s’exécutent à la pelle et de façon intempestive. Se prononçant sur cette spirale de grève, l’une des anciennes figures de proue du syndicalisme burkinabè, Tollé Sagnon, a fait comprendre que les travailleurs doivent savoir allier travail et grève pour préserver les acquis du travail. Il s’agit d’une réplique disciplinaire contre l’esprit des grèves dites illimitées. Cela est tout à fait logique. Un travailleur qui passe tout le temps dans des grèves chômées, devrait s’attendre à ne pas recevoir de salaire pour service non rendu. Le droit de grève est légalement reconnu au Burkina Faso selon des codifications précises de la législation du travail. Cependant, les travailleurs devraient revenir à de meilleurs sentiments, en reconnaissant que les grèves illimitées sont contre productives et nocives pour eux-mêmes d’abord et ensuite pour leur service et l’économie nationale. Une grève illimitée devrait être considérée comme une vacance de postes qui mérite d’être supplée par l’embauche d’autres citoyens en quête d’emplois.

La minorité de salariés du public dont le nombre se chiffrait à 140.000 en 2014 selon un recensement des fonctionnaires de la Fonction publique, ponctionne près de 40% du budget national qui doit couvrir les besoins de plus de 17 millions d’habitants du Burkina.Or la norme dans l’espace sous –régional de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine(UEMOA) stipule que les salaires ne doivent pas franchir le seuil de 35% des recettes fiscales qui constituent la base fondamentale du budget national.

Les fonctionnaires multiplient leurs grèves et revendications corporatistes pour leurs intérêts personnels en faisant fi de l’architecture macro-économique du Burkina. C’est à juste titre que le Premier Ministre Paul Kaba THIEBA a rappelé cette situation aux organisations syndicales le 25 février 2017.C’est une vérité qui fait mal et que des syndicalistes surtout politisés ne voudraient pas admettre. Au Burkina Faso, des politiciens ont toujours infiltré les rangs des syndicats estudiantins, des travailleurs et de médias pour espérer aboutir à leur fin souvent machiavélique au détriment de la paix et de la cohésion sociale. Ce sont des moyens de pression politique qu’ils mènent de façon latente à travers ces couches sociales sensibles. Souvent, juste par adversité contre tel Chef d’Etat, Premier ministre, ministre, directeur général, des politiciens  instrumentalisent des syndicats pour des grèves et sit-in dans le but de la démission de leur cible. Pour ce faire, des arguties fallacieuses de doléances sont concoctées et des syndicats sortent de leurs rôles en faisant des accusations de mauvaises gestion du dénier public, rôle qui revient aux structures de contrôle et non aux syndicats qui doivent se contenter de revendications de meilleures conditions de travail et de vie.

Par conséquent, le bal masqué de la collision entre syndicalistes et politiciens est découvert et connu du grand public au Burkina. Heureusement que ce ne sont pas tous les politiques et syndicats qui se livrent à ce jeu malsain. Mais c’est un couteau à double tranchant contre ces pêcheurs en eau trouble qui finissent toujours isolés dans leur milieu professionnel et social. Des politiciens les utilisent en cas de besoin pour ensuite les jeter comme des torchons encombrants. Certains syndicalistes discrédités sont obligés par la suite de s’engager dans la politique active, cette fois-ci à visage découvert. Des cas, il en existe au Burkina et le constat se passe de tout commentaire.

Laborpresse.net                         08 janvier 2018

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