L'un des manifestants à Lomé, au Togo, lors de la mobilisation contre la réforme de la Constitution, tenant une pancarte pour l'alternance politique, le 20 septembre 2017 (photo d'illustration). © Anne Cantener/RFI

Togo: fin des trois jours de contestation le 9 novembre 2017

Les trois jours de manifestations auxquelles la coalition de l’opposition togolaise a appelé se sont achevés le jeudi 09 novembre 2017 à Lomé et dans plusieurs villes du pays. L’opposition ne cache pas sa satisfaction à l’issue du meeting à la plage, dans la capitale.

Les manifestations ont eu lieu dans 17 villes, selon une déclaration lue à l’issue de la longue caravane qui a traversé Lomé plusieurs heures durant et dans le calme. A ce dernier jour, une fausse note, on a tiré sur un artiste de la chanson dans une caravane dans la banlieue nord et pour l’instant, on ne sait pas exactement où se trouve la victime, nous a confié un responsable la coalition.

Pour Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, le pouvoir a fait croire qu’il posait des actes d’apaisement, mais en réalité, il n’en est rien. «  Un bilan globalement positif, du point de vue de la mobilisation, tout a été utilisé pour démobiliser. On a fait croire qu’on posait des actes d’apaisement, alors que au fond c’est du pipeau. Et nous, nous maintenons la mobilisation.  »

Au dernier jour de ces manifestations qui se sont achevées à la plage de Lomé, Jean-Pierre Fabre a lancé aux manifestants, nous ne baisserons pas les bras jusqu’à l’obtention de ce que nous réclamons : « Quand nous aurons ce que nous réclamons, nous baisserons les bras…Pour le moment, nous n’avons pas à baisser les bras, et ce jusqu’à l’obtention de ce que nous voulons. »

L’organisation d’un dialogue est annoncée par le gouvernement, la date n’est pas encore connue et l’opposition veut connaître les contours de ce dialogue et pour y prendre part exige la libération de  tous les prisonniers politiques

Sokodé et Bafilo n’ont pu manifester au cours de ces trois jours, ces deux villes ont été assiégées par des militaires déployés en grands nombres et qui empêchent tout rassemblement.

Pour le ministre de la Sécurité, Yark Daamhame, on ne peut permettre de manifester dans ces villes tant qu’il y a des armes arrachées aux forces de l’ordre qui sont encore dans la nature.


 Le Togo vient de vivre trois journées importantes

Alors que le pouvoir a annoncé des mesures d’apaisement tout en continuant à jouer de l’intimidation notamment à Sokodé, les populations sont sorties et l’opposition salue une véritable démonstration de force.

Pourtant la question de la stratégie  de l’opposition se pose. Pourra-t-elle faire appel à la rue indéfiniment ? Est-elle prête aujourd’hui à accepter l’offre de dialogue ? Restera-t-elle unie ?  « Aucun opposant ne dispose à ce jour d’un mandat pour négocier quoi que ce soit », explique un militant qui estime que les leaders sont en quelque sorte prisonniers de leurs propres revendications et que la base s’est radicalisée.

Pour le moment, les responsables de l’opposition affirment qu’il n’est pas question d’accepter un dialogue dont on ne connaît pas les contours. « On ne se laissera pas duper une fois de plus », a promis Jean-Pierre Fabre.

Selon  le politologue Mathias Hounkpè, « la méfiance est telle que la parole, seule, du pouvoir ne suffit pas ». Il faut selon lui avant tout crédibiliser le dialogue. « Il y a urgence » pour sortir de l’impasse.

Source:rfi.fr

10 novembre 2017

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