Quand le jeu politique se complique comme en football et qu’il faut des tirs au but pour départager les équipes, des militaires peuvent transformer les tirs au but en tirs d’obus ou de gaz lacrymogènes.

Vers une recomposition militaro-civile de la scène politique burkinabè

Billet

Le dicton selon lequel les souris dansent en l’absence du chat, est sur le point de s’appliquer avec véracité dans le paysage politique burkinabè. Quels sont les souris et les chats ? Nous n’allons pas nous mettre dans l’embarras à l’instar d’un journaliste qui disait à Houphouët Boigny qu’il semblait qu’entre lui et Thomas Sankara, c’était comme chien et chat. A la réplique du président Boigny de savoir qui était le chien et le chat, son interlocuteur était gêné et n’osait employer aucun de ces qualificatifs envers le vieux Houphouët.

Pour le cas du Burkina Faso, le chat peut être personnifié par l’ex-président Blaise Compaoré et les souris, la kyrielle de politiciens et personnalités de l’ex-majorité présidentielle .Ces derniers qui avaient des ambitions présidentielles étouffées et dissimulées sous le règne de Blaise Compaoré qu’ils qualifiaient hypocritement de leader incontesté voire irremplaçable, s’activent à présent après le départ forcé du président Compaoré du pouvoir le 31 octobre 2014 ,pour s’évertuer de se faire une place au soleil, en rêvant d’occuper le fauteuil présidentiel au scrutin du 11 octobre 2015.

Force est de reconnaître que le président Compaoré qui n’avait pas l’intention de quitter le pouvoir après 27 ans de règne, n’a réellement pas pris soin de se préparer un successeur avec une base populaire susceptible de lui valoir un plébiscite. Par conséquent, certains personnages qui ont profité du régime Compaoré pour s’enrichir de façon normale ou illicite, pensent que l’heure est venue pour eux de conquérir l’électorat pour la fonction de président du Faso. Mais, beaucoup semblent oublier que l’argent n’est plus une garantie suffisante et exclusive pour gagner désormais des élections au Burkina Faso post insurrectionnel. Ceux qui veulent prendre des vessies pour des lanternes, verront au sortir des urnes, que leurs scores reflètent leur déficit de côte de popularité au regard de l’image de personnages peu sociables et de diviseurs pour mieux régner qu’ils ont cultivée des années durant. Certains en leur âme et conscience le savent bien, mais en réalité à travers leur participation à la présidentielle, ils veulent jouer aux arbitres pour l’inévitable second tour, afin d’avoir droit à des dividendes politiques dans le gouvernement du président élu. L’appétit venant en mangeant, on constate un engouement poussé des hommes de la grande muette qui veulent ravir la place aux civils sur la scène politique burkinabè car, ils prennent de plus en plus goût aux affaires politiques au détriment de l’honneur de leur mission de défense de l’intégrité territoriale dans un contexte où les attaques terroristes nécessitent une meilleure organisation des armées africaines. Un militaire qui prend une disponibilité ou démissionne de l’armée pour se reconvertir à la politique, demeure à vie un militaire de formation avec tous les reflexes y inhérents et qui sont souvent contraires aux principes démocratiques. Cependant, l’esprit légendaire de discipline de l’armée ,est une force que certains militaires peuvent bien exploiter dans leur action mieux que des civils ordinaires, politiciens essentiellement mus par leurs intérêts partisans et qui sont prêts à y parvenir par tous les moyens y compris le désordre. Le feuilleton de l’entrée remarquable des militaires en politique a clairement débuté en  mi-février 2015 à travers la création de partis politiques et la suite de la série est à suivre dans les jours à venir. Ces mutations entraînent des fusions de partis mais aussi des démissions de militants pour des migrations vers d’autres partis ou même des mesures de démarcation de certains citoyens vis-à-vis de la politique pour se consacrer à leurs activités administratives dans l’intérêt général, afin d’ être en phase avec les populations qui approuvent leurs tâches à l’abri des discriminations et compromissions politiques.

Que triomphe la démocratie qui garantit la liberté pour chaque citoyen de s’exprimer et d’avoir sa pierre dans l’édification d’un Burkina plus démocratique et juste dans l’intérêt général.

Oscar Félix Diakité

Agence de Presse Labor                           16 Février 2015

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