L'immeuble du Ministère de la fonction publique,du travail et de la protection sociale ,à proximité de l'avenue Kwamé N'KRUMAH à Ouagadougou.

Burkina Faso : 173.000 fonctionnaires en 2017

Commentaire

Selon un recensement biométrique, le Burkina Faso avait un effectif de 140.077  fonctionnaires à la date du 30 Juin 2014. En 2017, les statistiques font état de plus 173.000 fonctionnaires. D’une manière générale, durant la dernière décennie, les chiffres des recrutements annuels pour les concours directs de la Fonction publique ont oscillé entre 8.000 et 12.000.Chaque année, entre 500.000 et 1.000.000 de jeunes se bousculent au portillon des recrutements de l’administration publique .Avec la nouvelle législation en 2015 sous le régime de la transition, la masse salariale a évolué de 100 milliards en 10 ans à 400 milliards  FCFA en 2017.Toute chose qui fait franchir la ligne rouge de la norme communautaire de l’Union économique et monétaire  ouest-africaine(UEMOA).Cette norme stipule que les charges salariales des pays membres de l’UEMOA ne doivent pas dépasser 35% des recettes fiscales. Le Burkina Faso éprouve  des difficultés à faire fléchir son taux d’inflation salariale qui stagne autour de 40%.Les revendications maximalistes de corporations syndicales, avec des grèves intempestives, ne sont pas de nature à permettre au gouvernement de pouvoir normaliser dans des délais brefs cette situation. Selon le recensement général de la population en 2006, le Burkina Faso comptait 16 millions d’habitants. Mais, les projections périodiques situent l’effectif de cette population entre 17 et 19 millions d’habitants en 2017.On constate que c’est souvent moins de 2% de cette couche sociale dans la fonction publique, qui dicte sa loi aux autres acteurs de la vie active ,par des grèves qui paralysent les affaires, l’enseignement, la santé etc…Certes, les ambitions démesurées des fonctionnaires pour des avantages salariaux et indemnitaires ne sont pas réalistes. Il faut éviter le risque du scénario tchadien ,où  les charges de l’Etat ont  été amplifiées sous l’attrait des recettes pétrolières ,à tel point que le gouvernement se voit obliger de rétrograder pour ajuster les dépenses à un niveau raisonnable des finances publiques.

Le gouvernement burkinabè, devra fournir davantage d’effort pour ne pas continuer de donner l’impression qu’il fait du pilotage à vue. Il est absurde pour le gouvernement de recruter des fonctionnaires et d’être incapable de normaliser leur situation administrative et financière par des mandatements en temps réels. C’est comme si les gestionnaires des ressources humaines des ministères ne font pas un travail rigoureux de traitement régulier et de suivi des dossiers des agents publics. Ces dysfonctionnements et retards récurrents, on le sait, ont un bouc émissaire souvent bien identifié, en l’occurrence, le ministère des finances, qui semble jouer un rôle désolant de dictature financière. Même les services de l’appareil judiciaire accusent ce ministère de faire obstacle à l’exécution régulière de leurs activités par des goulots d’étranglement dans les visas du contrôle financier. Le Président du Faso ,ne peut pas dire, qu’il n’est pas au courant de cette tare de rétention, dans l’exécution des budgets au niveau du ministère des finances car, le Conseil Supérieur de la Magistrature(CSM), dans sa session de début décembre 2017, a attiré son attention sur cet état de fait. De même, l’Autorité supérieure de contrôle d’état et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), a fait savoir qu’il existe trop de procédures complexes ,qui retardent l’exécution des marchés publics. Le gouvernement, conscient de cette situation abracadabrantesque, a opté d’implémenter le système du Partenariat public privé(PPP), dans l’optique d’aboutir  avec célérité et efficacité, à des résultats  dans les actions de développement.

Pendant que la baisse de niveau se fait ressentir dans tous les échelons du système scolaire et universitaire au Burkina Faso, l’Etat devra éviter d’aggraver cette situation par ce procédé diabolique, qui consiste à l’affectation d’enseignants et autres fonctionnaires à leurs postes de travail sans mandatement. La loi de la nature selon laquelle, ventre vide n’a point d’oreilles, s’applique de façon drastique à tous ces enseignants ,qui se retrouvent dans des conditions de vie et de travail abominables, où ils ne sauraient rendre convenablement le service qui leur demandé.

Alors, monsieur le Président du Faso, ne vous préoccupez pas essentiellement des questions  politiques de démocratie dans la vie des partis, mettez aussi de l’ordre dans la dictature financière du ministère de l’économie et des finances, qui se comporte comme étant au-dessus de toute loi, en dépit des multiples interpellations dont il fait l’objet.

Jean KY

Laborpresse.net          12 décembre 2017

 

 

 

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