Les locaux de l’ex Chef de file de l’opposition politique(CFOP) servent désormais de siège à la Haute Cour de justice à Ouagadougou.(photo d'archives)

Burkina Faso : des réflexions pour une forme de justice communautaire afin de désengorger les tribunaux

Confidentiel

Les lenteurs administratives et le nombre insuffisant de magistrats constituent entre autres des causes au Burkina Faso, de la saturation des tribunaux de dossiers non jugés. Le gouvernement de transition , sous l’inspiration du premier ministre Apollinaire KYELEM de Tambela, envisage une alternative.

Dans son discours sur la situation de la nation le 30 mai 2023 à l’Assemblée Législative de Transition (ALT), le Chef du gouvernement a fait la confidence d’une étude en perspective sur la possibilité de la mise en place d’une forme de justice communautaire. Cela visera à désengorger les tribunaux et rendre la justice plus accessible. Si ce projet devrait se concrétiser, il reste à savoir la dénomination que prendrait la structure. Sous le régime révolutionnaire du président Thomas Sankara, des Tribunaux Populaires de la Révolution (TPR) avaient été mis en place pour une justice communautaire accélérée. Si ce mécanisme a permis un traitement rapide de plusieurs dossiers judiciaires et que cela peut être considéré comme un avantage, des dérives ont aussi été constatées en termes d’abus et d’humiliations injustes de certains justiciables. De nos, des groupes de citoyens engagés pour la lutte contre les vols, en l’occurrence les Kogl-wéogos infligent parfois des traitements violents( sévices corporels) contre des présumés voleurs pour obtenir des aveux et remboursements de choses volées. Ces pratiques ont conduit certains délinquants a avoir une peur terrifiante des ces groupes d’auto-défenses que les  forces paramilitaires qui privilégient des enquêtes  règlementaires et suites judiciaires selon la loi. Le Premier ministre lui-même en prononçant son discours est monté sur ses grands chevaux pour dénoncer des citoyens à la critique facile et spécialistes de la délation. Compte tenu de cette tare sociale chez de nombreux citoyens burkinabè, il importe que les personnes qui seraient chargées de diriger éventuellement cette justice communautaire, soient des personnes vertueuses, qui agiront avec objectivité et probité pour éviter des risques de règlements de comptes injustes. Va-t-on opter pour le fameux concept de justice transitionnelle malheureusement galvaudé au Burkina Faso par des politiciens du ventre dans l’optique d’ absoudre impunément leurs soutiens financiers de politiciens criminels ? Le choix devrait être judicieux et faire jurisprudence.

Laborpresse.net     Samedi    03 Juin 2023

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