Le MBDHP et alliés de la Coalition Contre la Vie Chère (CCVC ) lors d'une marche à Ouagadougou.

Problématique des prix d’hydrocarbures au Burkina Faso : ce n’est pas la logique d’un rapport de force gouvernement/CCVC qui importe

Commentaire

  Le gouvernement et la Coalition Contre la Vie Chère (C.C.V.C), ont entamé des pourparlers à la veille des festivités du 58è anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso célébré le 11 décembre 2018.Vite suspendus en raison de ces festivités, les négociations ayant repris par la suite, se sont soldées par une absence de compromis le 17 décembre 2018.En effet, le gouvernement n’ayant pas donné une suite favorable à la principale revendication de la C.C.V.C, qui est le retour au prix initial des hydrocarbures, cette coalition d’organisations de la société civile(mouvement des droits humains, syndicats),a promis d’aviser ses structures de base pour la conduite à tenir dans la suite de son combat.

Il est évident, que la CCVC usera de son arme favorite qui est la protestation de rue. Une éventuelle seconde marche et meeting de la CCVC, pourrait mobiliser davantage de foule que la précédente, pour revendiquer une baisse des hydrocarbures. Le gouvernement qui préfère suivre l’évolution de la tendance du prix mondial du baril de pétrole 3 mois durant, avant d’opérer si possible, un ajustement courant fin janvier 2019, pourrait être devancé par les manifestations de rue de la C.C.V.C qui entend durcir le ton.

Il importe de savoir, que  ce qui préoccupe la majorité des Burkinabè, ce n’est pas la logique hégémonique ou belliciste d’un rapport de force entre le gouvernement et la C.C.V.C. Mais, une solution réaliste à la problématique du coût des hydrocarbures. C’est le rôle régalien du gouvernement, de trouver des solutions alternatives et palliatives contre l’inflation des prix de ce combustible le plus usité par les populations. Il constitue avec l’énergie électrique, des facteurs primordiaux de la chaîne de production économique du pays. A l’instar de l’énergie électrique où le gouvernement est en train de déployer une batterie de mesures pour la diversification des sources  (thermique et solaire), dans l’optique d’une forte production à moindre coût, il serait souhaitable, que des efforts soient consentis dans ce sens, pour le secteur des hydrocarbures. Les nouvelles taxes qui se profilent à l’horizon 2019, portant sur les véhicules à 4 roues, les billets d’avion, les boissons ,devraient générer des ressources fiscales supplémentaires ,pour permettre au gouvernement d’infléchir le tarif des hydrocarbures, indépendamment des fluctuations périodiques du coût mondial du baril .L’idéal serait ,d’aboutir à une péréquation des prix des hydrocarbures, car cela impacte l’essor de l’économie nationale au profit de tous.

Tant que l’énergie et les hydrocarbures demeureront très chers, cela continuera d’être un facteur qui bloque l’émergence d’une économie prospère.

Le sous-sol burkinabè ayant des indices de pétrole et d’autres minerais de valeur, l’exploration devrait se poursuivre pour confirmer la teneur de cette substance prisée. Par ailleurs, quand est-il de l’exploitation du Jatropha comme bio-carburant, entreprise par le chef coutumier le Larlé Naba Tigré ? Ce sont des sources alternatives d’hydrocarbures du genre, qui sont à multiplier pour aboutir à une disponibilité forte de carburant à moindre coût au Burkina Faso.

Par un esprit et un engagement révolutionnaires des dirigeants, le Burkina Faso peut renforcer admirablement son autosuffisance alimentaire et énergétique en particulier, pour booster l’économie nationale en générale. Il faut éviter des gaspillages des finances publiques, dans des actions inutiles et folkloriques de manifestations populistes de soutien aux Forces de Défense et de Sécurité(F.D.S).Les F.D.S ont plutôt besoin de moyens matériels accrus et performants, dans la lutte contre l’insécurité et des indemnités fortes. Ce comportement abject hérité  singulièrement de l’insurrection 2014, qui consiste ameuter la foule, pour permettre à des groupuscules d’Organisations de la Société Civile (O.S.C) politisées, ne devrait plus continuer de prospérer. C’est surtout la faute aux politiciens qui les instrumentalisent, par des financements occultes, sources de conflits stupides qui divisent les citoyens. Force devrait rester à la loi, car les OSC n’ont pas pour vocation de jouer des rôles politiques et leurs statuts sont très explicites sur ce point. Sinon, la question du rétablissement de l’autorité de l’Etat, sera un vain mot, si des autorités censées donner l’exemple, transgressent elles- mêmes les lois de la république, à travers des O.S.C nocives à la démocratie et à la cohésion sociale, dont elles sont les parrains patents et latents.Les associations et autres OSC ,ont des rôles sociaux et de développement.Elles doivent éviter des activités de soutiens  à des partis et personnalités politiques à travers déclarations,meetings etc…Les membres sont libres de s’engager dans des partis, sans faire d’amalgame avec les activités des associations.

                    Jean KY

Laborpresse.net                        18 décembre 2018

Journée de protestation de la CCVC : « Notre détermination à nous battre est sans faille » (Chrysogone Zougmoré)

Première marche 2018 contre la hausse du prix des hydrocarbures à Ouagadougou.

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