Le président élu Joe Biden durant la présentation de son futur gouvernement, le 24 novembre 2020 à Wilmington. © AFP/Chandan Khanna

États-Unis: la future diplomatie de Joe Biden à l’opposée de celle de Donald Trump?

Aux États-Unis, le président élu Joe Biden a nommé dans le champ diplomatique Anthony Blinken au poste de secrétaire d’État et John Kerry comme ambassadeur pour le climat. Les choix diplomatiques de la future administration Biden seront-ils à l’opposé de ceux de Donald Trump ?

A priori, la réponse à cette question paraît claire : avec Joe Biden à la Maison Blanche, ce sera en quelque sorte l’anti-trumpisme en politique étrangère qui triomphera. De fait, les approches de Donald Trump et de Joe Biden paraissent aux antipodes.

Qu’on en juge : Trump avait retiré son pays de l’Accord de Paris sur le climat et de l’accord sur le nucléaire iranien, Biden a déjà fait savoir qu’il comptait réintégrer le premier dès après son investiture et renégocier le second avec les Iraniens. Donald Trump avait exprimé concrètement sa détestation des organisations internationales comme l’ONU, l’OMC ou l’OMS. Biden explique qu’avec lui, l’Amérique multilatéraliste est de retour comme acteur majeur sur la scène internationale – et comme leader.

Relance d’un partenariat transatlantique

Donald Trump n’avait pas hésité à rudoyer les plus fidèles et anciens alliés des États-Unis, le Canada et les Européens. Biden annonce qu’il respectera les alliés et relancera un vrai partenariat transatlantique, notamment en renforçant le rôle de l’Otan, que Trump menace de quitter après avoir exigé – et obtenu – que certains pays européens, notamment l’Allemagne, participent davantage au financement de l’organisation, afin que Washington paye moins.

Vis-à-vis des régimes autoritaires, qu’il s’agisse de la Russie, du Brésil ou de la Corée du Nord, on sentait chez Donald Trump une certaine attirance pour ses leaders populistes et tranchants. Rien de tel chez Biden, qui rappelle au contraire qui sont les amis et les ennemis des États-Unis. Enfin concernant les relations avec la Chine, les tensions commerciales entre les deux premières économies mondiales se poursuivront – mais sur un ton policé, moins provocateur côté américain.

Des intérêts extérieurs qui restent similaires

Pour mettre en œuvre cette nouvelle diplomatie qui renoue grandement avec ce qui se faisait avant 2016, Joe Biden s’appuie sur deux personnalités avec qui il travaille et s’entend bien : le francophone Anthony Blinken, diplomate expérimenté et qui, outre la France, connaît très bien l’Europe, et John Kerry, qui fut secrétaire d’État sous Barack Obama.

Alors, avec ces hommes et ces orientations, va-t-on assister à un changement radical dans la conduite des affaires extérieures du pays ? Pas tout à fait. Car même avec Joe Biden, les intérêts de l’Amérique restent similaires – à l’exception de la gestion des dossiers climatiques et iraniens. Ce qui n’est pas rien.

Source: rfi.fr

03 Décembre 2020

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