Frontière Côte d’Ivoire-Ghana: Tullow va forer des puits de pétrole offshore
La délimitation de la frontière entre le Ghana et la Côte d'Ivoire devrait être tranchée en septembre 2017 par des juridictions internationales compétentes.Pendant ce temps,des forages de puits de pétrole dans la zone suscitent la polémique.(photo d'archives)

Frontière Côte d’Ivoire-Ghana: Tullow va forer des puits de pétrole offshore

Le Ghana et la Côte d’Ivoire s’opposent toujours sur leurs frontières maritimes. Les deux pays attendent la décision, fin septembre, du Tribunal international du droit de la mer. Il doit délimiter le nouveau tracé. Au cœur de la discorde, des gisements de pétrole offshore exploités par le Ghana depuis 2010 dans la zone frontalière. Surprise ! Il y a quelques jours, la compagnie britannique Tullow, déjà implantée dans la région, a annoncé le forage de nouveaux puits, sans attendre la décision du tribunal.

L’entreprise Tullow veut creuser 13 puits au large, dans la zone dite TEN, comme Tweneboa-Enyenra-Ntommé. L’objectif est de passer de 50 000 à 80 000 barils de pétrole extraits chaque jour. Mais depuis deux ans, impossible de forer dans le secteur par décision du Tribunal international du droit de la mer, saisi par la Côte d’Ivoire. Un véritable coup d’arrêt pour la compagnie britannique Tullow, qui avait obtenu les permis de forage auprès du voisin ghanéen. George Cazenove est le directeur de la communication de Tullow :

« A cause de l’interdiction des nouveaux puits, nous n’avons pas atteint nos objectifs de forage. Aujourd’hui, nous exploitons seulement onze puits, contre vingt-quatre prévus dans le plan de développement. Si le tribunal donne raison au Ghana, nous lancerons ces forages le plus tôt possible, après le mois de septembre. »

Mais si la Côte d’Ivoire obtient satisfaction, Tullow devra se tourner vers elle et lui demander de nouvelles autorisations de forage. Pourtant, l’entreprise appréhende sereinement la décision, selon George Cazenove :

« Nous sommes implantés au Ghana et en Côte d’Ivoire depuis de nombreuses années. Nous sommes même présents depuis plus longtemps en Côte d’Ivoire. Et nous sommes au courant depuis longtemps de ce litige frontalier entre les deux pays. Nos services juridiques ont étudié le dossier. Ils estiment que les arguments du Ghana sont forts. Quelle que soit l’issue, nous travaillerons avec les deux pays. »

La compagnie a raison de ne pas s’inquiéter pour l’avenir, selon Philippe Sébille-Lopez, expert des hydrocarbures au sein du cabinet Géopolia :

« Si le partage, tel qu’il sera fait par le tribunal, et la délimitation des zones de la frontière maritime remet en cause l’attribution des blocs par le Ghana, il faudra rediscuter. En même temps, qui est le mieux placé pour travailler sur cette zone, si ce n’est Tullow ? L’entreprise a déjà tous les relevés, les études sismiques. Elle sait exactement où il faut forer. Tullow sera nécessairement le meilleur opérateur sur cette zone dans la mesure où elle a tous les éléments, toute la logistique. L’intérêt même de la Côte d’Ivoire sera de faire appel à Tullow. »

Si Tullow peut s’adapter à la décision du tribunal, elle serait en revanche un vrai coup dur pour le Ghana. Accra compte sur la manne financière apportée par les nouveaux puits de pétrole pour réduire son déficit budgétaire. Selon plusieurs études d’experts, la zone TEN renferme l’équivalent de 240 millions de barils de pétrole.
Source:rfi.fr

06 Août 2017

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